LUX ÆTERNA
Charlotte Gainsbourg accepte de jouer une sorcière jetée au bûcher dans le premier film réalisé par Béatrice Dalle. Or l’organisation anarchique, les problèmes techniques et les dérapages psychotiques plongent peu à peu le tournage dans un chaos de pure lumière.
Critique du film
Parti d’une commande d’Anthony Vaccarello, directeur artistique de la maison Yves Saint Laurent, Lux Aeterna devait être au départ un simple court-métrage intitulé « Self 4 ». Car trois autres projets avaient déjà été produits dans le même esprit, le précédent ayant été réalisé par l’écrivain Brett Easton Ellis. C’est d’ailleurs peut-être là que le bât blesse : Lux Aeterna aurait très bien pu faire un très bon court-métrage, voire un bon clip d’une quinzaine de minutes par son esthétique et son atmosphère vénéneuse, plutôt réussies.
Mais faire un moyen-métrage de 51 minutes en citant des références aussi écrasantes que Haxan ou Jour de colère et ne pas offrir plus que des scènes répétitives, un scénario très peu développé et des interprètes sûrement peu ou mal dirigées… Si Béatrice Dalle s’en donne à cœur joie et semble en roue libre, Charlotte Gainsbourg ne convainc pas totalement… pour un résultat décevant. Les nombreuses minutes d’images stroboscopiques, qu’on déconseille aux personnes épileptiques, parait également assez insupportable pour les spectateurs qui ne souffrent pas de cette pathologie.
Si, comme souvent chez Noé, le travail du chef opérateur Benoît Debie constitue une fois encore une vraie réussite, on ne pourra que regretter une forme de paresse et un manque de modestie préjudiciables au résultat de ce projet. Ce qui aurait pu donner lieu à une œuvre originale n’aboutit qu’à un film artificiellement étiré et assez vain dans son propos comme dans son traitement.
Bande-annonce
23 septembre 2020 – De Gaspar Noé, avec Béatrice Dalle, Charlotte Gainsbourg