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MAD FATE

Par une nuit d’orage, un maître de feng shui tente de sauver une prostituée d’une mort certaine, mais le destin en a décidé autrement. Arrivé à son domicile, il découvre le corps de la jeune femme, victime d’un abject serial killer. Un livreur déboule à son tour sur la scène de crime, hypnotisé et fasciné par ce qu’il voit. Le maître de feng shui prédit au garçon un avenir sombre et meurtrier. Mais cette fois, il jure de tout faire pour changer le cours des choses. Sauf que l’inspecteur chargé de l’enquête est convaincu que le livreur est un psychopathe-né dont la soif de sang ne peut être arrêtée…

Critique du film

Soi Cheang, metteur-en-scène hongkongais né en 1972, a commencé à tourner en 2000 et s’est montré plutôt prolifique puisque sa filmographie compte déjà une vingtaine de longs métrages. Récemment, les spectateurs français et la critique ont salué la maestria et la réussite plastique de Limbo, sorti en 2023, tandis que City of darkness devrait arriver sur nos écrans le 14 août prochain, après avoir été projeté au dernier Festival de Cannes. Le film qui nous occupe ici, Mad fate, a été tourné entre Limbo et City of darkness. Il y est question de meurtres en série, mais aussi de destin, de superstition et d’événements surnaturels, tout cela concocté dans un cocktail explosif, visuellement très réussi et dans lequel des notes d’humour viennent parfois apaiser une tension et un suspense qui vont crescendo. 

Mad fate comporte plusieurs éléments originaux, comme ce personnage maître de feng shui, philosophie millénaire qui repose sur l’art de disposer des objets, des formes, des symboles, de jouer avec les éléments et les couleurs pour influencer sa vie et connaître un destin prospère. Dès le début, ce maître tente d’aider une prostituée à échapper à un destin fatal. Mais le sort en décide autrement, et tout bascule lorsque la femme tombe sous les coups de couteau d’un serial killer. L’homme, passionné d’occultisme, semble alors obsédé par le fait de contrecarrer le mauvais sort, la fatalité qu’on croit inéluctable, et paraît rongé par la culpabilité. Son chemin croise alors celui d’un policier qui mène l’enquête et d’un livreur à priori inoffensif, mais qui se découvre une fascination pour le sang.

Parfaitement réalisé et visuellement très abouti, Mad fate ne comporte aucun temps mort, déployant une histoire où noirceur et comédie s’entremêlent, sans que jamais disparaisse le côté très ludique de ce film, croisement entre thriller terrifiant et comédie fantastique, modernité des décors et croyances ancestrales.  

Bande-annonce

17 juillet 2024De Soi Cheang, avec Ka Tung LamLok Man YeungNg Wing Sze