MANDIBULES
Critique du film
Deux ans après Au Poste !, Quentin Dupieux retrouve Grégoire Ludig, accompagné cette fois de son comparse de toujours, David Marsais, pour un nouveau film passé par la Mostra de Venise en hors-compétition. Avec Mandibules, le réalisateur prolonge son exploration zoologique déjà bien entamée par Le Daim l’année dernière (la veste, pas l’animal), et plonge quelque part dans le sud de la France avec une histoire de mouche géante, de drone et de petit chien.
Si le cinéma de Dupieux a toujours entretenu une forme de comique absurde, à la frontière de l’angoisse, Mandibules embrasse pleinement la comédie, et pour le mieux. Porté par son duo d’acteur déjà bien habitué de la parodie, le film suit Jean-Gab et Manu, deux losers attachants bien déterminés à dompter une mouche géante trouvée dans le coffre d’une voiture volée.
Comme Eric et Ramzy dans Steak, Quentin Dupieux catapulte le duo du Palmashow dans son univers absurde, jouant ainsi du décalage entre le potentiel cartoonesque de ses acteurs et du comique de situation initié par le réalisateur. Mandibules repose sur l’écriture de ses personnages, et tout particulièrement du langage, bien français (modulation de la voix, type de langage) qui insuffle au film toute sa saveur comique.
De cette galerie de personnage invraisemblable, on retient Adèle Exarchopoulos à contre-emploi, particulièrement truculente. Comme chaque année désormais, Quentin Dupieux livre une nouvelle gourmandise haute en couleur, et dont Mandibules n’échappe pas à la règle, s’inscrivant ainsi comme l’une des anomalies du paysage cinématographique français.