featured_Mandy

MANDY

Pacific Northwest, 1983. Red Miller et Mandy Bloom mènent une existence paisible et empreinte d’amour. Quand leur refuge entouré de pinèdes est sauvagement détruit par les membres d’une secte dirigée par le sadique Jérémie Sand, Red est catapulté dans un voyage fantasmagorique marqué par la vengeance, le sang et le feu…

Massacre à la tronçonneuse.

Sensation à la dernière Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, et présenté en séance de minuit au prochain Festival Européen du Film Fantastique De Strasbourg, Mandy est un curieux objet de cinéma comme on aimerait en voir plus souvent. Panos Cosmatos, dont le premier film Beyond The Black Rainbow avait su discrètement séduire les initiés avec son esthétique qui flirtait déjà avec l’expérimental, revient après huit ans d’absence avec une nouvelle œuvre déroutante et dans laquelle on retrouve un Nicolas Cage plus en forme que jamais.

Vendu comme un revenge-movie brutal et fun, Mandy risquera d’en brusquer plus d’un tant il se joue de nos attentes. En effet, loin de la violence quasi-hystérique à laquelle on peut s’attendre, le film nous plonge dans une première partie hypnotique, teintée d’une mélancolie très lente et romantique, enrobée dans une atmosphère résolument très 80’s. Portée par l’enivrante composition du regretté Jóhann Jóhannsson aux accents synthwave, le film est avant tout une proposition sensorielle qui nous plonge dans une fascinante descente aux enfers, outrancière et délirante. C’est deux films qui cohabitent en un dans un curieux mélange de fantasy kitchissime et d’animation, entre Hellraiser et Metallica.

Nicolas Cage fidèle à lui même offre une performance de fou furieux, animé par une transe absurde et comique. La douceur laisse alors place à une violence démesurée et gore qui assouvit son désir ultime de catharsis à travers des combats invraisemblables de tronçonneuses. Mandy est une expérience déroutante aussi drôle qu’étrange, une fantasmagorie dont la beauté quasi-surnaturelle marque durablement la rétine au fer rouge. Une chose est sûre, il est de ces films dont l’expérience traverse le temps, et qui ressemble à l’extase d’une drogue douce, dont le manque se fait rapidement sentir, jusqu’à l’obsession.


Disponible sur Netflix le 6 février 2021