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ON THE LINE

En Corée du Sud, Seo-joon, un ancien flic victime d’un hameçonnage par téléphone se retrouve en quelques secondes dépouillé de toutes ses économies. Il décide d’infiltrer l’organisation responsable, située dans un entrepôt chinois, afin récupérer son argent et démanteler le réseau.

Critique du film

Autant le dire d’emblée, les réalisateurs ne se sont pas embarrassés de principes tels que la nuance ou la transition pour raconter cette histoire. C’est un cinéma de grosses ficelles, très peu subtil. Suivant une logique d’efficacité absolue, chaque idée est mise en pratique à la seconde où elle est exprimée et chaque action est expédiée sans accroc. Et après tout, tant que c’est assumé et que ça ne prétend pas être autre chose, pourquoi pas ? Ce qui est dommage, c’est que sur certains aspects le film est déjà ringard et ressemble à s’y méprendre à un « actioner » US des années 90. Jugez plutôt.

Le héros, de retour à l’état civil, est devenu un gars lambda et proche du peuple. C’est quelqu’un d’intègre, de taiseux et de fédérateur, une homme qui réfléchit peu mais agit vite et bien. À ses côtés, les personnages féminins sont au mieux des faire-valoirs secondaires ou objets décoratifs et face à lui, les autorités sont larguées et ne comprennent rien des véritables enjeux qui se trament. Le clou étant la musique qui accompagne les scènes de dénouement salvateur, une guitare électrique bien grasse qui rappelle les plus belles heures de Bruce Willis ou Denzel Washington. Loin de nous l’idée dénigrer ce précieux héritage, mais si on aime autant ces titres c’est qu’ils s’inscrivent dans époque bien définie de laquelle subsiste une certaine nostalgie. Le problème de On the line vient du décalage entre son sujet ultra-moderne et sa mise en œuvre désuète.


Ceci étant dit, l’énergie déployée est généreuse. Le rythme soutenu ne faiblit pas d’un iota, les scènes de bastons sont nombreuses et efficaces, et même si le héros est totalement générique et les autres personnages peu approfondis, la galerie est suffisamment pittoresque pour plaire. Si l’objectif était de créer un spectacle divertissant bien que sans étincelles, on peut dire que la mission est réussie.

On the line fait donc partie de ces films qui se consomment et s’oublient dans la seconde qui suit le générique de fin. Néanmoins, il a pour lui de nous éduquer un minimum sur le hameçonnage et l’usurpation d’identité. C’est amené de manière très schématique, certes, mais ça a l’avantage de donner les clés pour reconnaître les risques et lutter contre ce fléau qui a l’air cauchemardesque. À tel point qu’à défaut du film, il est probable qu’on retienne la leçon.


De Kim Gok et Kim Sun, avec Byun Yohan, Kim Muyeol et Park Myeonghoon.


l’Étrange festival 2023