OZARK
Marty, conseiller financier de Chicago, blanchit discrètement de l’argent pour le compte d’un baron de la drogue. Lorsque son partenaire le trahit, il doit rapidement déménager avec sa famille aux monts Ozarks. Sur place, il se retrouve malgré lui opposé à un dealer local dont il concurrence dangereusement le business, ainsi qu’à un clan de petits voyous, dirigé par une jeune fille de 19 ans, qui cherche à lui soutirer de l’argent. En outre, il doit aussi éviter de se faire repérer par un agent du FBI tenace. S’il veut protéger sa famille, Marty doit rapidement blanchir l’argent sale, tout en s’adaptant à cette nouvelle vie.
La mort rôde
Le catalogue désormais impressionnant de Netflix, en terme de séries, laisse parfois s’échapper des ovnis entre les mailles du succès. Car si les super-productions La Casa de Papel, Stranger Things ou, dans de moindres mesures, The Crown, ont pour la plupart trois saisons à leurs compteurs (résultat d’un certain entrain auprès du public, même si certaines ont perdues en qualité, on ne dira pas lesquelles), d’autres ont pour ainsi dire « galéré » à se trouver une place.
Ozark, bien heureusement, est parvenue à survivre au syndrome annulation, tout en se taillant une solide réputation de série « Breaking Bad-esque », à l’identité visuelle forte. La série de Bill Dubuque et Mark Williams, produite et souvent réalisée par Jason Bateman (qui incarne Marty Byrde, père de famille aimant mais fébrile, pro en blanchissement d’argent), baigne dans son atmosphère bleutée et humide des Monts Ozark, en plein cœur des terres très américaines du Missouri. Là-bas, les terreurs de la société sont divisées entre vivre dans un camping-car un peu miteux et se frotter aux business du cartel… Dans les deux cas, la mort rode.
Lors de cette saison 3, la famille Byrde est à mi-chemin entre les deux extrêmes. Au plus haut, d’abord, en terme de profit : ils ont ouvert leur fameux casino et peuvent donc blanchir « tranquillement » l’argent du cartel de Navarro (le criminel teasé depuis le début, qui est enfin montré à l’écran). Puis, au plus bas, lorsqu’il s’agit de se concentrer sur l’humain, sur les relations. De nouveaux personnages forts, comme le frère de Wendy, tout en contrastes, ou une nouvelle agente du FBI (pour remplacer le tout sauf regretté agent Petty), viennent mettre leur nez dans les affaires des Byrde et attiser les braises.
La gestion de la tension, qui arrive à son comble au terme de ces dix nouveaux épisodes, montre encore une fois que nous avons ici une des séries les mieux écrites de la plateforme. Car personne n’est désormais à l’abri de la non-pitié du cartel : que ce soit Ruth (la Jesse Pinkman de la série), qui prend un tournant définitif avec la famille Byrde ; l’horrible Darlène Snell qui veut reprendre en main le trafic local (tout en s’occupant d’un bébé qu’elle a volé, rappelons-le) ; ou sans oublier l’impériale Helen Pierce, avocate du big boss Navaro, au charisme fou.
Une fois de plus, Ozark tire son épingle du jeu en osant décrire un réalisme violent et cru, parfait tableau du trafic de drogue en notre siècle. La série se différencie – enfin – du show majeur créé par Vince Gilligan, en développant un caractère cynique irrésistible et inédit. Une des meilleures productions Netflix, indéniablement.
Saisons 1 à 3 disponibles sur Netflix
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