PADDLETON
La fiche
Réalisé par Alexandre Lehmann – Avec Mark Duplass, Ray Romano, Marguerite Moreau…
Etats-Unis – Comédie dramatique – Sortie (Netflix) : 22 février 2019 – Durée : 89 mn
Synopsis : Une amitié improbable entre deux voisins marginaux se noue. Lorsque l’un des deux se voit diagnostiquer un cancer en phase terminale, ils se lancent dans un road-trip avant qu’il ne soit trop tard…
La critique du film
Passé par le dernier festival de Sundance il y a à peine un mois, voilà que Paddleton arrive déjà sur Netflix. Soit la meilleure nouvelle pour tous les amateurs de cinéma indépendant américain. Si le label Sundance peut en refroidir quelques uns (l’archétype du film indie fade et prévisible), fort heureusement, Paddleton n’est pas à ranger dans cette catégorie.
Co-écrit par Mark Duplass, le second film du cinéaste Alex Lehmann (après l’excellent Blue Jay, lui aussi disponible sur Netflix, et lui aussi écrit et interprété par Duplass) part d’un sujet grave et au fort potentiel dépressif mais déjoue toutes les attentes pour offrir une très jolie « bromance » entre deux âmes simples et solitaires. À ce titre, il ne vaut mieux pas trop se fier au pitch du film, qui peut laisser penser à une énième relecture dépressive de Sideways alors qu’il n’a en fait rien à voir.
La délicatesse de l’amitié
L’un (Mark Duplass) apprend qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre, l’autre (Ray Romano) est là pour le soutenir et lui permettre de continuer sa petite vie tranquille jusqu’à l’inéluctable fin. Avec un tel postulat, on aurait effectivement pu tomber dans le pire du cinéma américain, fait de misérabilisme et de pathos s’étalant sans honte dans chaque recoin de l’écran.
Rien de tout ça ici : Paddleton se révèle un modeste et touchant film sur l’amitié, excellemment interprété et écrit avec délicatesse. Presque trop délicat. On aurait apprécié que le cinéaste lâche davantage la bride sur la fin et permette de ressentir un peu plus pleinement l’émotion que l’on est supposé se prendre en pleine poire.
Une équipe qui gagne
Mais ce n’est pas le genre du duo Lehmann/Duplass, qui préfère traité son sujet sans emphase, en se concentrant sur ses deux personnages principaux – 99% des scènes du film les concernent exclusivement, le tout avec un humour à froid et des petits moments d’intimité qui suscitent l’empathie envers ces personnages. Que ce soit celui de Mark Duplass, comédien qui dégage toujours autant de douceur, ou celui de Ray Romano, superstar aux Etats-Unis pour une célèbre sitcom mais quasi inconnu dans nos contrées et qui est ici la véritable révélation du film, l’adhésion est immédiate.
On entend assez souvent « qu’il n’y a rien de fameux sur Netflix » ou que « leurs films sont nuls mais leurs séries sont bien ». Les deux films de Alex Lehmann, disponibles sur la plateforme, pourraient bien faire changer l’avis hâtif de certains.
