PARASITE
La ficheRéalisé par Bong Joon-ho – Avec Song Kang-Ho, Cho Yeo–jeong…
Corée du Sud – Thriller – Sortie : 5 juin 2019 – Durée : 132 mn
Synopsis : Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…
La critique du film
Trois ans après le scandale Okja, Bong Joon Ho retrouve la sélection officielle, cette fois sans Netflix, avec Parasite, dans lequel il revient dans sa Corée natale. Avec une mystérieuse affiche, qui n’est pas sans rappeler celle de Canine de Yorgos Lanthimos, Parasite laissait présager une histoire d’arnaque en famille. Le film de Bong Joon Ho fait parti de ces films délicats à chroniquer tant le suspense se doit de rester entier.
Une affaire de famille
Tout commence par une famille dans un trou à rats : un logement insalubre et sans wifi où cohabitent quatre membres d’une même famille, aussi malicieuse que soudée. Un synopsis qui évoque Une Affaire de Famille de Kore-Eda, sacré l’an dernier. Bong Joon Ho parvient à créer ce même degré d’empathie avec ses personnages. Si l’on suit d’abord les récits individuels de chacun, développant ainsi avec attention leur personnalité, les destins se croisent pour former un groupe soudé par les différences.
Pour survivre à une vie misérable, le fils parvient à s’infiltrer chez la riche famille des Park, pour dispenser des cours d’anglais à la fille Park. Le spectateur devient alors complice d’une arnaque insidieuse aux rouages bien huilés, malgré des ficelles pourtant grossières. Parasite commence alors comme une comédie, où les situations s’enchaînent avec une facilité déconcertante : la famille Park se laisse duper par des tours de passe-passe aussi brillants que drôles.
De lourds secrets
Parasite impressionne par son écriture d’une fluidité remarquable, qui glisse sans prévenir à la croisée des genres. La comédie laisse place à une satire sociale grinçante, où la menace provient de l’intérieur. Et la maison d’architecte se mue alors en un inquiétant labyrinthe, où chaque recoin cache de lourds secrets.
Bong Joon Ho retrouve de sa superbe, après un dernier film en demi-teinte, mélangeant habilement les gens dans une satire percutante. L’humour tranche avec la violence de son propos politique, pour un résultat aussi drôle que glaçant. Un bijou noir qui méritait d’être récompensé.