PORTRAIT AU CRÉPUSCULE
ANGELINA NIKONOVA | RUSSIE | 105 MIN | 2012 | OLGA DIHOVICHNAYA, SERGUEI BORISSOV |
Marina, la trentaine, est psychologue pour enfants. Mais elle se cherche encore, dans son travail comme dans son couple. A l’issue d’une journée d’errance, elle se fait agresser par des policiers. Elle n’a dès lors plus qu’une obsession, se venger. Ses armes ne seront pas celles que l’on croit…
Vols, viols, violence, alcoolisme, prostitution, corruption, adultère, misère. Le portrait que livre dans son premier film n’est résolument pas optimiste. Ses personnages semblent abandonnés à la résignation ou la désillusion, errant dans une vie ou un pays sans perspectives autre que l’acceptation fataliste d’un sort morbide. Est-ce un besoin de dénonciation de la situation actuelle de son pays natal ou un exutoire misanthrope et désabusé ?
Son film est frontal, dure, glacial. Ce n’est jamais un problème pour moi. Mais il est aussi assez pénible par moments car bien trop caricatural tant dans la psychologie de ses personnages que dans la nature de ceux qu’ils croisent ou ont croisés sur leur chemin. De plus, si certaines séquences prennent aux tripes, d’autres s’éternisent inutilement dans une langueur qui dessert tant le message que la force du film. La dernière scène ressemblerait même à une imitation du médiocre Somewhere avec ces deux personnages marchant sans but vers la ville. On a saisi le message, pas besoin de nous l’infliger avec des sabots aussi balourds. Ainsi s’achève ce Portrait au crépuscule alarmant et nihiliste, désespéré et saisissant, mais plutôt maladroit et excessif dans ses relents de déterminisme et de misandrie non dissimulés.
Oui c’est tout à fait ça… Je reste un peu sur ma faim…
La dernière scène est très belle au contraire, c’est même la seule lueur d’espoir du film (bon en même temps je n’ai pas vu Somewhere !). C’est effectivement un film assez dur, mais il a un côté grinçant aussi (avant d’être complètement noir et désespéré) qui permet justement de ne pas sombrer dans un misérabilisme total.
Bonsoir Wilyrah, comme Mymp, je trouve la dernière séquence très belle, pas balourde du tout. Je ne pense pas qu’elle marche sans but. Bonne soirée.