PRÉSIDENTS
Critique du film
À moins d’un an de l’élection présidentielle, que tant d’éditorialistes annoncent programmée vers un nouveau duel Macron / Le Pen dont personne ne semble pourtant vouloir, et quelques jours après des élections régionales ayant entériné la lassitude criante de la population envers une classe politique désespérante, Présidents d’Anne Fontaine arrive comme une farce qui se veut légère tout en invitant à un réveil citoyen.
Pour incarner les deux anciens Présidents que furent Nicolas Sarkozy « le nerveux » et François Hollande « le mou normal », la prolifique réalisatrice a choisi Jean Dujardin et Grégory Gadebois, à qui elle semble avoir demandé de ne pas trop forcer le trait. L’enjeu : toucher à une certaine vérité tout en permettant le décalage et la drôlerie. Écrit pendant le premier confinement, puis tourné à l’automne 2020 durant le second, le long-métrage a manifestement été rapidement lancé en production pour arriver dans les salles en ce début d’été.
Comme un Flamby
Malheureusement, cela se ressent à l’écriture tant Présidents manque de mordant. À trop vouloir jouer la carte « sympathique », le film perd toute épaisseur corrosive et laisse ses deux interprètes en roue libre, à singer gentiment les tics et les traits de personnalité de leurs illustres protagonistes. Où est le petit soupçon d’insolence ? Où se trouve la fantaisie ? Quel est l’intérêt d’une telle entreprise si ce n’est se divertir elle-même entre deux projets en cours ?
Bande-annonce
30 juin 2021 – De Anne Fontaine, avec Jean Dujardin, Grégory Gadebois, Doria Tillier