RALPH 2.0
La ficheRéalisé par Rich Moore & Phil Johnston
Etats-Unis – Film d’animation – Sortie : 13 février 2019 – Durée : 111 min
Synopsis : Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…
La critique du film
En envoyant les deux personnages de son 1er volet dans le monde de l’internet, les créateurs s’offrent un vaste univers à explorer et la possibilité d’emballer leur second chapitre dans un enrobage de stimili visuels (lumineux et colorés) et une profusion de placement de produits, avec des mastodontes réels (Twitter, Google, Amazon, eBay, Meetic, etc) et fictifs (mais aisément identifiables).
Sous l’impulsion de Phil Johnston et Rich Moore, à qui l’on doit le très réussi Zootopie, Ralph 2.0 ne se prive pas de nombreuses observations pertinentes et humoristiques autour du web mais se permet également une trop grande quantité de clins d’oeil dignes des pires écarts de fan-service de la communauté geek. Faire apparaître, juste pour le plaisir et sans intérêt narratif, du C3PO, du Stormtrooper et autres rejetons de l’empire Disney (de Marvel à Star Wars) donne davantage l’impression que la maison aux grandes oreilles s’offre une page publicitaire gigantesque mettant en avant la splendeur et la notoriété de ses propres franchises. Cette auto-promo, partiellement amusante, devient aussi pénible qu’un pont commercial en prime time sur la première chaîne hertzienne.
Au coeur de cette deuxième aventure fleuve, on trouve toutefois de véritables questionnements autour de l’amitié, de la poursuite des rêves et de l’empowerment. Mais les efforts des protagonistes pour parvenir à une résolution empèsent la production du fait de sa balourdise. On a connu la firme plus inspirée au moment de dépeindre la complexité de sentiments contradictoires.
Arrive alors le segment autour des Princesses Disney pour sauver la mise, même si les premiers clips promotionnels ont beaucoup éventé l’effet de surprise, en livrant un morceau plutôt jubilatoire. Indéniablement drôle donc, mais peut-être cantonné à son registre meta ? En voulant saisir l’air du temps et s’auto-parodier comme Deadpool essaie de tourner en dérision les super-héros Marvel, Disney condamne peut-être le film à vieillir assez rapidement malgré son indéniable sophistication visuelle.
Alternant le bon et le péniblement bruyant et/ou ennuyeux, Ralph 2.0 porte les stigmates du sequel qui n’avait pas forcément besoin de venir au monde et laisse penser que ces bons vieux héros d’arcade ont perdu leur charme en explorant le monde très markété de l’internet. C’était mieux avant ?