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RECHERCHE SUSAN DÉSESPÉRÉMENT

Roberta, jeune bourgeoise un peu coincée du New Jersey, s’ennuie ferme dans sa luxueuse maison. Et quand elle découvre dans les petites annonces « Recherche Susan désespérément », elle décide d’enquêter pour savoir qui est cette fameuse Susan…

Critique du film

Sorti en 1985, la même année que After hours ou L’Année du dragon – deux très grands films sur le New York des années 1980 – Recherche Susan désespérément a été réalisé par Susan Seidelman, dont c’était le deuxième long-métrage après plusieurs courts-métrages féministes. Avec cette histoire rocambolesque d’amnésie, d’intrigue policière et amoureuse, la réalisatrice bénéficiait d’un gros budget et allait mettre en scène une comédie hommage à la screwball comedy, grande référence du cinéma américain des années 1940. 

Roberta, jouée par une impeccable Rosanna Arquette, a une vie rangée, bourgeoise et confortable auprès d’un mari (Mark Blum) qui ne semble ni la voir, ni la regarder. Roberta rêve, s’ennuie et s’intéresse aux petites annonces où apparaissent souvent des annonces concernant une Susan (Madonna dans son premier grand rôle au cinéma) qu’on recherche désespérément. Suite à plusieurs quiproquos et à une perte de mémoire accidentelle et temporaire, Roberta est prise pour Susan, qui est elle-même recherchée par un tueur, suite à une affaire de vol de bijoux. Roberta va partir à la découverte d’un autre monde et peut-être d’une nouvelle vie. 

recherche Susan désespérément

Roberta, qui vivait dans une demeure luxueuse du New Jersey, va découvrir un New York interlope et underground, où la débrouillardise vient combler la précarité et le danger. Autant Roberta est prude, frustrée et peu affranchie, autant Susan est pragmatique, à l’image de la fameuse chanson Material girl de Madonna, et décomplexée. Roberta va s’encanailler d’autant plus vite qu’elle a apparemment rongé son frein pendant des années. 

A mi-chemin entre le film commercial à gros budget et le film indépendant, Recherche Susan désespérément porte la marque des années 1980, ce qui en fait à la fois le charme et la limite. Ce n’est pas forcément un chef d’œuvre, mais il reste attractif et très attachant. Prenant son temps pour développer des scènes intimistes, tout en déroulant une intrigue policière prétexte, cette histoire de découverte d’un autre univers et de soi-même constitue une friandise pop qui permet également de retrouver Aidan Quinn ou John Turturro. Un film qui peut sembler kitsch et superficiel mais qui est délicieusement juvénile et rafraîchissant. Peut-être aussi le témoignage d’une époque qui semblait moins troublée et conflictuelle, du moins en apparence. 


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Disponible depuis le 6 décembre 2024 dans un combo Blu-Ray / DVD collector, accompagné d’un ouvrage de 98 pages, de quelques goodies (cartes postales, affiche, badges) et de nombreux compléments venant enrichir la vision de ce film. À noter que Susan Seidelman sera présente à Paris, lors de la rétrospective qui lui sera consacrée à la Cinémathèque du 5 au 9 mars. Le film sera projeté le dimanche 9 mars à 15h30 en salle Henri Langlois, suivi d’un dialogue avec la réalisatrice.