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RENDEZ-VOUS À TOKYO

Les 26 juillet se suivent et ne se ressemblent pas… C’est le jour où ils se sont rencontrés, celui où ils se sont aimés, où ils se sont séparés. Sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi dans le Tokyo d’aujourd’hui. 

Critique du film

Teruo est un ancien danseur reconverti en éclairagiste. Yo est chauffeuse de taxi. Lui était populaire et attirait les filles de son cours de danse, elle est la confidente d’un soir de centaines de passagers. Rendez-vous à Tokyo est une histoire d’amour à rebours, qui commence plusieurs années après leur rupture et se termine le jour de leur rencontre. Daigo Matsui prend le pari de nous proposer son ode aux autres, aux sentiments, aux moments partagés malgré leur appartenance au passé. On le comprend dès les premières minutes : nos deux protagonistes ne sont plus ensemble et ne le seront plus jamais.

Et même si cette douce amertume reste en bouche à la fin du long-métrage, le cinéaste sert son propos en dévoilant des instants purs et forts d’une relation qui, même terminée, a marqué l’existence de deux âmes qui en sont sorties grandies. Les deux protagonistes sont plus vivants que jamais lorsqu’ils imitent Winona Rider dans Night on Earth, lorsqu’elle lui offre une barrette qu’il garde des années, lorsqu’une virée nocturne en voiture se transforme en dernier instant de vie commune. En misant sur la mélancolie et la nostalgie, entrecoupée d’interactions dont la sincérité n’est jamais remise en question, Rendez-vous à Tokyo donne immédiatement envie de le recommencer, pour en saisir tous les enjeux, la suavité et la délicatesse, après en avoir vu la fin. 

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Les choses humaines

Mêmes les interactions extérieures au couple vibrent d’humanité. Malgré son appétence pour les espaces clos (une voiture, un bar, un appartement plus ou moins rangé), Daigo Matsui en extrait toujours une certaine profondeur. Si le film souffre parfois de la lenteur de certaines scènes, celle-ci est contrebalancée par deux acteurs toujours convaincants, et particulièrement Sairi Itô (déjà vue dans Asako I&II de Ryusuke Hamaguchi). L’interprète brille dans le rôle de Yo qu’elle incarne avec une étonnante justesse. De sa voix « étrange » selon Teruo, jusqu’à ses sautes d’humeur et ses questionnements, l’actrice crève l’écran. Elle maintient l’œuvre de Daigo Matsui dans le droit chemin, même lorsque l’authenticité de celle-ci s’effrite au fur et à mesure que les rendez-vous se multiplient.

Rendez-vous à Tokyo est un film inégal. Son réalisateur distille des instants de grâce au milieu de réflexions parfois intenses, parfois peu subtiles. Malgré ses quelques longueurs, Rendez-vous à Tokyo est un long-métrage qui reste en tête, dont l’imperfection rappelle celle du quotidien d’une vie à deux, sublimée par des moments éternels qui resteront à jamais dans le cœur de ceux qui les ont vécus.

Bande-annonce

26 juillet 2023  – De Daigo Matsui, avec Sosuke IkematsuSairi ItohRyô Narita