ROBUSTE
Lorsque son bras droit et seul compagnon doit s’absenter pendant plusieurs semaines, Georges, star de cinéma vieillissante, se voit attribuer une remplaçante, Aïssa. Entre l’acteur désabusé et la jeune agente de sécurité, un lien unique va se nouer.
Critique du film
Après une ouverture pleine de cynisme avec Annette, qui contait la déchéance du star-system, c’est Constance Meyer qui a l’honneur d’inaugurer la 60ème Semaine de la Critique avec Robuste. Un film qui aborde avec pudeur la rencontre improbable entre un vieil acteur de cinéma sur le déclin et une agente de sécurité, formidablement interprétée par Déborah Lukumuena.
Constance Meyer raconte l’envers du décor du cinéma loin du glamour, à travers sa panoplie de technicien.nes, rendez-vous et autres contrats, avec une absurdité délicieuse. Mais c’est bien aux côtés de son acteur, et plus particulièrement de sa solitude, que le film choisit de se cramponner. Depardieu y apparaît fidèle à lui-même, d’une nonchalance redoutable, mais aussi d’une fragilité insoupçonnée. Robuste filme avec tendresse la vieillesse d’un acteur, abandonné dans sa villa hors du temps et emprisonné dans un corps douloureux.
Sa rencontre avec la jeune Aïssa va le sortir de sa solitude, et lui faire redécouvrir l’amour. Car si Robuste n’est pas une romance, c’est un très beau récit d’amitié, tout en délicatesse. Une relation qui ne dépasse jamais le vouvoiement, mais qui s’incarne dans un soutien à tout épreuve. Pourtant c’est un écart générationnel, mais aussi de classe, qui oppose Georges et Aïssa. Mais c’est bien deux forces de caractère qui se retrouvent, se nourrissent et se protègent l’un et l’autre, animés par ce même désir d’être aimé.
La mise en scène discrète laisse toute la place à son surprenant duo pour éclore devant la caméra. Souvent drôle et toujours sincère, Robuste capture une fragilité rare dans les yeux de Gérard Depardieu, et une force chez Déborah Lukumuena. Un premier film sensible, touchant et ambitieux.
Bande-annonce
2 mars 2022 – De Constance Meyer, avec Gérard Depardieu, Déborah Lukumuena
