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SI TU ME VENGES

Dans un très chic établissement privé, une reine du lycée déchue passe un accord secret avec une nouvelle élève sans histoires pour se venger de leurs ennemis respectifs.

Critique du film

Ami.e.s des teen-movies des années 90, à celles et ceux qui ont grandi en suivant les aventures de Cher Horowitz, d’une tueuse de vampires ou bien d’Elle Woods, notez-le bien : ce film est fait pour vous. En pole position du classement Netflix depuis sa sortie vendredi dernier, Si tu me venges est une production qui réconciliera les Millenials et la Gen Z.

Réalisé par Jennifer Kaytin Robinson, le film commence sur des chemins familiers : deux élèves que tout oppose, l’une ultra-populaire et sérieuse candidate à l’admission au sein de l’Ivy League et l’autre, outcast nouvelle arrivante dans le lycée, vont se trouver une passion commune pour la vengeance et vont faire équipe pour jouer des tours à leurs bourreaux. Si tu me venges suit les plans machiavéliques qui vont malmener, sous un ton acide, l’obsession des lycéens pour leur propre image publique. Camila Mendes et Maya Hawke, vedettes de séries adolescentes paranormales (Riverdale pour Mendes et Stranger Things pour Hawke), sont impériales en diaboliques prêtes à tout pour parvenir à leur vengeance. Cette référence au film de Clouzot n’est pas anodine car le film a plus d’un tour dans son sac pour surprendre le spectateur…

Si tu me venges netflix

On ne va pas vous mentir, cependant, le rebondissement qui englobe la suite du récit est plutôt prévisible dès lors que l’on comprend la dynamique entre certains personnages du récit. Toutefois, le film prend dans un premier temps un air de thriller grinçant réjouissant. Comme si la satire du monde lycéen privilégiée se situait dans l’univers de L’Ombre d’Emily, thriller acidulé signé Paul Feig qui s’était démarqué pour son second degré permanent. Si tu me venges amuse énormément jusqu’à ce que subitement, le film tombe dans les mêmes travers des productions Netflix.

Ce sont d’abord des petits défauts que l’on pouvait noter dès le départ mais auxquels on préférait ne pas faire gaffe : une appétence pour le name-dropping pour susciter du partage sur les réseaux sociaux (allant jusqu’à faire appeler le lézard de Maya Hawke, « Academy winner Olivia Colman »), un surjeu permanent et une simplification des enjeux dramatiques. Mais tout cela était excusé par l’atmosphère mordante que l’on sentait au départ. Une fois son rebondissement révélé, la comédie perd soudainement son irrévérence. Le ton acerbe du départ, encore présent au début de sa seconde partie, s’évapore pour une résolution plus mièvre, comme s’il fallait que le film s’excuse de son mordant. Comme le dit Olivia Rodrigo, que l’on entend en ouverture, ce changement d’ambiance s’avère alors « brutal ».

Une fausse note pour ce teen-movie divertissant, parasité par le systématisme des productions contemporaines, qui ravira néanmoins les fans du genre. Entre références passées (Kids in America qui résonne comme dans Clueless, Sarah Michelle Gellar dans un second rôle) et contemporaines, cette comédie divertissante résume bien l’état actuel d’un genre tiraillé entre nostalgie et avenir.

Bande-annonce

16 septembre 2022 (Netflix) – De Jennifer Kaytin Robinson, avec Camila MendesMaya Hawke