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SOUS HYPNOSE

André et Vera, un jeune couple d’entrepreneurs, a l’occasion de présenter leur application de santé féminine lors d’un prestigieux concours. Avant de s’y rendre, Vera essaie l’hypnothérapie pour arrêter de fumer. À partir de ce moment, son attitude change et elle commence à se comporter de manière inattendue…

Critique du film 

André et Vera vivent dans un appartement décoré d’affiches graphiques et de lampes design. Ils sont enchantés de présenter leur concept d’application lors d’un séminaire dans un hôtel tendance, dirigé par une sorte de gourou d’entrepreneurs habillé en Patagonia. Sous hypnose plante, avec sarcasme, le décor cohérent de la vie d’un jeune couple bourgeois attiré par le modèle de réussite prôné par l’esprit start-up. Mais cette image stylée n’est-elle pas qu’un leurre ? Vera est, en tout cas, la première à remettre en question le mode de vie dans lequel elle évolue. Elle décide d’aller voir une hypnothérapeute pour arrêter de fumer. Médecine douce particulièrement en vogue, l’hypnose fait aussi l’objet divers fantasmes angoissés et fascinés. Après la séance, le comportement de Vera change et le long-métrage prend un tournant inattendu. 

Nous connaissons peu Vera avant son rendez-vous chez l’hypnothérapeute, mais celui-ci lui semble, toutes proportions gardées, bénéfique. Elle s’amuse de tout, au point même d’enfreindre la politesse et la bienséance, au grand désarroi de son compagnon. Voir Vera débarquer dans le prestigieux séminaire d’entrepreneurs, c’est un peu comme observer un charmant éléphant dans un magasin de porcelaine. Elle piétine allègrement les codes faussement amicaux et décontractés de ce milieu avec une spontanéité étrange et nouvelle, qui commence par amuser et finit par sérieusement irriter son entourage. 

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Porté par l’excellente interprétation d’Asta Kamma August, qui tour à tour nous inquiète, nous émeut et nous fait rire, Sous hypnose souffre pourtant de déséquilibres. On pense forcément au cinéma de Ruben Östlund devant cette satire bourgeoise qui use et abuse des ressorts bien connus des mensonges, des lâchetés humaines et autres imitations d’animaux. Le film est alourdi par un enchaînement de rebondissements qui, au lieu d’engendrer un franc chaos, n’aboutit qu’à un vague sentiment de malaise.

Au-delà de se moquer des start-upers, Ernst De Geer amorce des questionnements intéressants sur les modèles de réussite qu’on s’impose et la légitimité du sentiment de honte. Et si l’évocation de l’hypnose apparaît comme une manière un peu simpliste d’expliquer une sorte de déclic, le film offre tout de même quelques moments comiques et jubilatoires.