SUR LA BRANCHE
Mimi a presque trente ans et rêve toujours à ce qu’elle pourrait faire quand elle sera grande. Alors qu’elle se décide à chercher du travail, elle fait la connaissance de Paul (Benoît Poelvoorde), un avocat sur la touche. Ensemble ils vont tenter de défendre Christophe (Raphaël Quenard), un petit arnaqueur qui clame son innocence. Si Paul voit dans cette affaire un moyen de se refaire, Mimi y voit, elle, une mission, un chemin vers la justice et la vérité.
Critique du film
Après La fête est finie (sorti en 2017, et primé aux festivals de St-Jean-de-Luz ainsi que de Sarlat), Marie Garel-Weiss revient au cinéma pour son deuxième long-métrage, Sur La Branche. La réalisatrice confie avoir été inspirée par les films de Billy Wilder pour écrire ses personnages, naviguant dans des situations parfois cocasses. Marie Garel-Weiss explique aussi que trouvant la vie souvent distordue et ponctuée de moments magiques ou absurdes, le cinéma de Buster Keaton était pour elle une grande source d’inspiration. Ainsi le destin de Mimi, fraîchement sortie d’un hôpital, en quête de vérité et de justice, va être percuté par plusieurs individus hauts en couleur, une volonté selon les mots de la réalisatrice de créer des personnages « au sens plein du terme ».
L’aventure à deux
La première rencontre entre Mimi et Paul (devant lui apporter un dossier du cabinet d’avocat, elle finira par s’enfermer dans les toilettes de l’appartement de Paul) présage d’un duo atypique : elle obsessionnelle, sans filtre et naturellement positive, lui, désabusé et triste sire renfermé chez lui. Oscillant entre enquête judiciaire et comédie romantique, le ton du film est parfois surprenant voire désarçonnant pour le spectateur, comme lorsque Mimi évoque sa vie ou sa santé mentale à des moments que ne semblent pas s’y prêter. Un choix d’écriture qui s’explique, là encore, par une volonté de forcer le réel quitte à exagérer, et de montrer des personnages entiers et sincères. Le film peut aussi compter sur un casting talentueux, à commencer par Daphné Patakia dont la justesse et l’intensité de jeu surprennent, mais aussi Benoît Poelvoorde, attachant en ermite qui va s’ouvrir progressivement.
Raphaël Quenard – récemment vu dans Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand – ne fait ici que confirmer qu’il mérite une place de premier plan dans le paysage cinématographique français. Sur la branche nous invite donc à monter sur l’arbre de la vie, pour s’asseoir aux côtés de ses personnages.
Bande-annonce
26 juillet 2023 – De Marie Garrel-Weiss, avec Daphne Patakia, Benoit Poelvoorde et Agnès Jaoui.