THE BLING RING
À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par le people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le « Bling Ring ».
Le cinéphile a souvent tendance à s’emballer rapidement en matière de jeunes cinéastes qui font preuve d’un peu de talent et de personnalité artistique dès leurs premiers métrages. Ce fut le cas de Sofia Coppola, qui réalisa (avec une grande aide de son cher papa et de ses amis) les très bons Virgin Suicides et Lost in Translation. Dès le 3e film, la demoiselle désira s’émanciper de son géniteur et voler de ses propres ailes. Elle choisit la voie du hype et nous proposa une version très fashion du destin de Marie-Antoinette. Converse, musique pop-rock-électro et kaleidoscope de couleurs tape à l’oeil. Malgré deux ou trois belles séquences – qui surfaient encore sur l’esthétisme mélancolique de ses deux précédents films – ce troisième essai était raté. Le suivant, Somewhere, était une énorme claque… d’ennui. La gamine Coppola, déjà auréolée du statut de star, arrivait déjà aux limites de son cinéma et n’avait plus rien à raconter. Rarement on n’avait pu voir un film qui tournait autant en rond, au sens propre comme au figuré, que ce Somewhere insipide, prévisible et affligeant de nihilisme. Cela ne lui empêchait pas de repartir récompensée de Venise (vive le copinage, hein Quentin) pour ce navet pourtant désastreux.
Et soudain, le vide…
La petite Sofia allait-elle apprendre l’humilité et se remettre sérieusement au travail, sans se regarder le nombril ? Que nenni. Elle persiste et signe en nous proposant (voire en nous infligeant) un film digne des reportages de NT1 ou NRJ12, la musique hype comme valeur ajoutée pour enrober le tout. Pour ne pas être taxé de mauvaise foi, reconnaissons-lui un certain talent à choisir ses morceaux (même si la demoiselle fait systématiquement la promo du dernier disque de son époux). Admettons également que cela relève presque du tour de force que de tenir 90 minutes sur un sujet de fait-divers aussi peu intéressant : honnêtement, qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire que la pintade-pleine-aux-as Hilton se fasse braquer par d’autres pintades toutes aussi superflues et superficielles qu’elle ? Car en fait, le problème de The Bling Ring est que Coppola n’a pas grand chose à dire. Suivre un court docu de 10min sur le sujet dans Le Supplément sur Canal+ serait hautement plus instructif et efficace que cette tartine sans âme et sans relief que nous sert la « cinéaste ».
Le désastre de la jeunesse
Un film sans propos donc, mais également un film sans acteurs. A l’exception de la belle Katie Chang qui s’en sort honorablement, tous les jeunes interprètes du film risquent de trimer pour décrocher un nouveau rôle tellement ils manifestent une tendance exaspérante au surjeu et au cabotinage. La championne à ce jeu-là est l’affligeante Emma Watson qui surfe toujours sur son succès potterien mais ne devrait pas faire long feu dans le métier, à moins d’envisager la promotion-canapé pour la prochaine décennie… Pour la relève comme pour voir un bon film, il faudra donc passer son chemin.
Tu n’as pas tort sur Emma Watson, même si je pense que cela est plus du à son rôle volontairement outrancier et qui m’a également un peu exaspéré (surtout sur la fin), car la demoiselle a déjà démontré son potentiel (elle était la meilleure des 3 dans les HP, et elle est vraiment bonne dans Le Monde de Charlie).
Pour le reste, je ne suis pas d’accord (j’aime quand S. Coppola filme l’ennui, dslé !), sauf peut-être sur le fait que le film peine à remplir 1h30, offrant une dernière demi-heure qui est une redite trop explicative de ce qui a été dit plus implicitement avant.
C’est peut-être la moins mauvaise des trois dans HP (saga que j’aime beaucoup au passage) mais ça ne fait pas d’elle une bonne actrice. Elle surjoue constamment, c’est vraiment pénible. L’apogée remonte au HP4, où elle mérite une claque à chaque scène ^^
Quant à Coppola, je trouve qu’elle filmait bien l’ennui dans Lost In Translation. Ce n’est pas renouvelé dans Somewhere et TBR.
Même si tu excelles à ce genre d’exercice, j’avoue trouver ta virulence au sujet de ce film assez injustifiée.
Certes, The Bling Ring n’est pas le film de l’année, et il est encore moins porteur d’un message très élevé. Mais comparé à Somehere, c’est un exemple de réussite. Coppola s’émancipe enfin de ses tendances à la langueur sirupeuse et livre un film somme toute très acceptable, bien que dispensable. Hormis quelques passages inutiles (la danse auto-contemplative devant la webcam était poussive, je l’admets), la chose se laisse regarder, et oublier.
Car oui, le film est loin d’être mémorable – en vérité, on s’en fout même royalement – mais il ne mérite pas non plus qu’on le qualifie d’affligeant. Contrairement à Emma Watson.
C’est difficile de faire pire que Somewhere, c’est évident. Je te rejoins sur l’argument qu’elle s’est enfin débarrassée de cette langueur faussement spleenesque qui en devenait exaspérante. Il n’en reste pas moins que je me suis ennuyé pendant tout le film, à l’exception des deux premières minutes (mais tu sais très bien pour quelle raison subjective). Je ne sauve donc que sa B.O sautillante – et encore, elle massacre All of the lights, ça devrait lui coûter la chaise ça.
Et puis je trouve qu’il n’y a rien du tout dans TBR, elle se contente de filmer et de montrer (de façon très redondante) les « braquages » de ces jeunes qui – en fait – se contentent de fouiller rapido sur Google et de récupérer les clés sous les paillassons de nos vedettes écervelées. Que c’est rocambolesque tout ça… Oui, les jeunes ne sont désormais que fascinés par les starlettes et les fringues, c’est navrant. Mais il n’y a rien d’éloquent dans ce film. Coppola se contente de mettre en images un fait-divers et ne propose rien de plus qu’une reconstitution qui aurait pu servir aux procès des accusés ^^
Ah si, elle ose une prise de risque en dressant le portrait d’une mère stupide qui fait du home-schooling avec ses trois filles et espère leur inculquer des valeurs par des exposés puérils et acidulés sur la personnalité (certes honorable) d’Angelina Jolie. Comme dirait la génération Nabila : non mais LOL quoi.
Oups. C’est vrai que le « sujet » me paraissait un peu superficiel, mais je pensais que Sofia saurait en tirer quelque chose de mélancolique sur la perte de repères de nos petits jeunes d’aujourd’hui. Elle aime filmer la jeunesse coincée entre insouciance et spleen (toute sa filmo, quand on y réfléchit). J’avais presque aimé Somewhere, mais c’était vraiment trop lent et répétitif. Il semble que la réalisatrice ait du mal à consolider ses forces (lumière et mélancolie) et tombe dans ses défauts (lenteur et répétition)… Allez, ressaisis-toi Sofia !
Trop d’invraisemblance (genre on rentre comme dans un moulin y a des limites), et à part passé d’un fête à un cambriolage (et ainsi de suite) le fond est tout de même peu juste… 1/4
Oui, c’est carrément invraisemblable et très rapidement lassant.
[…] et bien plus juste que les derniers produits vains et prétentieux de monsieur Baumbach et mademoiselle Coppola. Loin des irritantes et vaines préoccupations de Frances Ha, Juliette partage effectivement […]
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