THE KISSING BOOTH 2
Critique du film
En 2018, les abonnés Netflix avaient pu se régaler de quelques comédies romantiques sympathiques, dont À tous les garçons que j’ai aimés et The Kissing Booth. Le premier a vu sa suite sortir en début d’année, avec un sentiment de réchauffé regrettable. Le second obtient finalement son second chapitre au cœur de l’été. Et il semblerait que le problème soit hélas le même.
Netflix s’en donne à cœur joie dans le registre de la rom-com teenage, souvent stéréotypée et prévisible comme jamais, pour nourrir régulièrement sa vorace clientèle adolescente délaissant les programmes TV au profit de leur catalogue. Cela donne souvent de sacrés navets (Mode avion, The last summer, The perfect date…) mais, plus rarement, l’un d’entre eux parvient à tenir à peu près la route. Ce fut ainsi le cas d’À tous les garçons et The kissing booth, ou plus récemment de Flocons d’amour, L’amour a des tâches de rousseur et Si tu savais.
Problème, The kissing booth 2 souffre non seulement d’un recyclage assez paresseux mais surtout d’enjeux artificiels créés dans l’unique but de faire durer le « plaisir » afin de légitimer cette suite terriblement poussive (et bien trop longue). Personne ne peut croire aux rebondissements sentimentaux de la principale intéressée, décidément très populaire dans ce nouvel opus, comme aux petits tracas de ces enfants aisés qui pourraient être réglés en une simple discussion, si seulement ils avaient des parents n’étant pas de simples figurants. Pire, celle que l’on trouvait jadis plutôt attachante dans sa maladresse est devenue assez insupportable d’égocentrisme et d’hystérie dans cette suite définitivement superflue, rendant ses errements amoureux d’autant plus crispants.
Bien sûr, le public cible devrait se faire un plaisir de retrouver Elle et Noah, alors que leur histoire va être soumise à l’épreuve de la distance liée au départ du jeune homme pour Harvard. Si certains abonnés pourront trouver leur bonheur dans ce récit cousu de fil blanc sur fond de jalousie et de rivalités lycéennes, le public majeur devrait avoir beaucoup de mal à se passionner pour cette mésaventure sentimentale sans inspiration qui aligne déjà tous ses pions pour préparer un troisième volet en cas de nouveau succès d’audience.
Dans le même genre, on recommande plutôt :
Mes premières fois et Sex Education (côté séries) et The edge of seventeen (côté ciné)
Bande-annonce
24 juillet 2020 (Netflix) – Avec Joey King, Jacob Elordi, Joel Courtney