THE UNTHINKABLE
La fiche
Réalisé par Crazy Pictures – Avec Christoffer Nordenrot, Lisa Henni…
Suède – Thriller, action– Sortie (DTV) : 3 avril 2019 – Durée : 129 mn
Synopsis : Alex, jeune adolescent réservé, subit les coups de colère et la paranoïa de son père, Björn. Après que sa mère ait décidé de partir de la maison, Alex décide d’en faire de même, renonçant ainsi à son amour de jeunesse, Anna. Une dizaine d’année plus tard, Alex est devenu musicien renommé. Mais la Suède connaît une série d’attaques mystérieuses, supposées terroristes. Le jeune homme est alors contraint de retourner dans son village natal, où il retrouvera son père et Anna. Ensemble, ils devront faire face au chaos dans lequel est plongé le pays.
La critique du film
Réalisé par le collectif suédois « Crazy Pictures », The Unthinkable dénote tout d’abord par son ambition, aussi bien narrative que formelle. L’histoire se déploie sur deux époques différentes, et fait jouer deux échelles dramatiques : le drame familial intimiste d’une part, et la catastrophe crypto-apocalyptique d’autre part. Pour un premier long-métrage, le pari était donc risqué, tant la tâche semblait compliquée en terme de rythme et de tonalité.
Même si le film est trop long et tarde à se conclure, il réussit globalement à nous emporter, en mettant le récit au service des personnages. C’est le sens de la première partie, centrée sur la jeunesse d’Alex, et dont les enjeux mélodramatiques prennent une dimension beaucoup plus tragique dans la seconde partie du film, quand la catastrophe advient. Le film prend le temps de raconter, mais cela peut paradoxalement conduire à la mise en exergue de ses quelques maladresses scénaristiques, notamment dans la seconde partie.
Intense et brutal
Le film est aussi extrêmement ambitieux visuellement. Rappelons que le budget s’élève à 1,8 millions d’euros (moins de la moitié d’une production Blumhouse), ce qui, au premier abord, pourrait paraître ridicule pour un projet de film « catastrophe ». Or, le spectaculaire est savamment dosé, et se déploie au travers d’une mise en scène immersive et épique. L’action est intense, brutale, techniquement aboutie. Et encore une fois, on prend le temps de nous raconter les choses : pas de montage épileptique, mais des plans qui durent, au sein d’un découpage incisif, précis. Le film regorge d’idées, et surtout d’images. Ce qui n’a pas échappé au jury du Festival de Gerardmer qui l’a récompensé.
The Unthinkable aurait clairement gagné à être raccourci d’une quinzaine de minutes, et peine à se conclure. Il n’arrive pas non plus à traiter avec le même degré d’élégance les différents rapports entre les personnages. Néanmoins, il fait preuve d’une immense générosité dans sa mise en scène. Astucieux, créatif, le film arrive presque à être à la hauteur de ses ambitions. On ne peut que saluer la démarche du collectif « Crazy Pictures » qui démontre qu’un film formellement abouti peut palier un faible budget et afficher des ambitions folles.
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