THE WILDS
Un groupe d’adolescentes toutes très différentes survit à un accident d’avion et échoue sur une île.
Critique de la série
The Wilds s’adresse principalement à la génération Koh-Lanta – ou Survivor, son équivalent américain qu’elle cite explicitement. On y voit des ados citadines échouer sur une île déserte après que l’avion qui devait les emmener à Hawaï pour une sorte de stage féministe en petit comité s’est écrasé en mer. La stupeur vite passée, elles tentent de s’adapter à la situation comme elles auraient pu le faire dans le jeu d’aventure. Ce qu’elles ignorent, c’est que si elles ne participent pas à une émission de téléréalité, leurs faits et gestes n’en sont pas moins scrutés par les caméras.
Les vies sauvages
Le public sait d’emblée qu’elles réchapperont, du moins une partie d’entre elles, à leur robinsonade. Le premier épisode s’ouvre sur l’interrogatoire de l’une d’elle par des enquêteurs tentant de découvrir ce qui lui est arrivé. Les réponses sont égrainées au fil des épisodes, entre twists scénaristiques souvent inattendus et incursions dans les coulisses du dispositif dont elles sont les cobayes.
La résolution de ce mystère n’est pas le principal intérêt de cette série, qui a débarqué sur Amazon Prime dans une relative discrétion début décembre. Chaque épisode choisit, en fil rouge, un personnage, dont le portrait est esquissé à travers des flashbacks. Il y a, entre autres, une championne de plongeon à l’avenir sportif contrarié, une reine de beauté subissant la religiosité de sa famille, une victime de viol se débattant avec son déni et son trauma… The Wilds déploie donc un éventail d’exemples de ce que signifie être une adolescente dans l’Amérique contemporaine.
Entre « Lost » et « Sa Majesté des mouches »
Une mécanique qui n’est pas sans rappeler celle d’Alice in Borderland, adaptation sérielle du manga du même nom, et également arrivée en décembre, sur Netflix. Elle y met en scène des ados de Tokyo, qui se retrouvent dans une version déserte de la capitale japonaise où ils sont soumis à des épreuves perverses leur faisant encourir des risques mortels. Le scénario recourt à des flashbacks pour nous présenter les protagonistes dans leur quotidien d’avant et éclairer ainsi ce qu’ils sont devenus dans cette espèce de monde alternatif. Dans ce cas là, c’est un portrait du Japon contemporain qui est brossé.
The Wilds peut aussi évoquer Lost (pour les péripéties énigmatiques) ou une version soft de Sa Majesté des mouches (pour la vie en communauté en contexte hostile), mais la série semble parfaitement savoir où elle veut aller. Le plan final du dernier épisode ouvre des perspectives intéressantes sur ce qui pourrait composer la saison 2. Il faudrait attendre d’avoir vu cette éventuelle prolongation de l’intrigue avant de porter un jugement définitif sur le propos de la série qui peut-être interprété de différente manière en fonction des points que l’on met, ou non, en avant. Cette saison 1 laisse le public sur sa faim : mais c’est positif puisque l’on a envie d’en voir et d’en savoir davantage.
Disponible sur Prime Vidéo