TOMB RAIDER
Lara Croft, 21 ans, n’a ni projet, ni ambition : fille d’un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l’empire de son père. Convaincue qu’il n’est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d’une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d’innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir « Tomb Raider »…
Mésaventure.
La question de l’adaptation au cinéma fait régulièrement débat quand il s’agit du passage d’un jeu vidéo. Puisque celui-ci, aux yeux de beaucoup, est un assemblage de plusieurs processus artistiques (et non un processus artistique en soit), une adaptation cinématographique représente l’occasion pour une licence de passer de l’autre côté du miroir et d’être exposée aux yeux du monde. Malheureusement, le passé rappelle continuellement qu’il serait peut-être temps d’accorder du crédit au 10e art et que sa transposition dans le septième est un parcours semé d’embuches : il ne suffit pas de calquer la trame scénaristique d’un jeu pour que le scénario fonctionne. Tomb Raider en est un nouvel (et énième) exemple.
Revenons quelques en années en arrière. Il y a dix-sept ans, Lara s’aventurait pour la première fois dans les salles obscures et le résultat aussi nanardesque que sexiste ne lui rendait pas hommage. Heureusement, à d’autres temps, d’autres mœurs. Alicia Vikander campe ainsi, avec une modernité acquise par le « reboot » vidéoludique de la saga en 2013, une Lara Croft non sexualisée au traitement similaire aux action-heroes masculins. La nouvelle Lara combat, transpire, rage, souffre et se blesse – aussi peu que James Bond cependant. Grâce à la prestation de Vikander et son côté premier degré, le film évite le plus gros écueil, un traitement misogyne qui aurait été grandement dommageable, et c’est sa grande réussite.
Hormis quelques moments brouillés par un mélange d’effets numériques peu avenants et d’une shaky-cam maladive, la mise en scène de Uthaug propre manque un peu de relief. Les défauts dans la gestion de la caméra couplés à un montage sur-découpé montrent que Uthaug a du mal à tenir son projet d’une main experte et de tirer profit d’une comédienne talentueuse et impliquée. L’incrustation d’un scénario sans nouveauté par rapport au matériau vidéoludique ne permet pas de véritable implication dans cette histoire de momie ancestrale enterrée dans les profondeurs du pacifique. Le mimétisme du scénario vis-à-vis du jeu devient une excuse pour enchaîner des scènes « scriptées » que l’on croirait directement sorties des QTE du studio de développement Square Enix. Avec ce scénario famélique qui peine à convaincre tant les incohérences sont nombreuses, le studio et Uthaug semblent avoir oublié une chose essentielle : on ne peut pas calquer une séquence cinématographique sur une cinématique, un joueur manette en main n’ayant définitivement pas les mêmes sensations qu’un spectateur assis dans son fauteuil. Ce reboot de Tomb Raider est une nouvelle injustice faite à cette héroïne emblématique qui a pourtant tous les ingrédients pour prendre vie sur grand écran avec son potentiel d’exploration à la Indiana Jones.
Quelle valeur ajoutée pour ce reboot de 2018 ? Une seule. La prestation convaincante d’Alicia Vikander qui peut encore laisser croire en un renouveau féminin de l’archétype aventurier. À part cela, en quinze ans, on est passé d’une version nanardesque à un film d’action passable destiné à être rapidement oublié.
La fiche
Question de maîtriser, pas mieux l’auteur du texte, 0 maîtrise au niveau de l’image et de la mise ne page d’ un article sur le net.
J’ai une amie, une fan du jeu Tomb Raider, elle a adoré le film, elle a hâte de voir la suite.
Le réalisateur Roar Uthaug a qui on doit, le fabuleux film The Wave, maîtrise la caméra !!
Que ce film ne vous plaît d’accord, chacun ces goûts, pas besoin de démolir .
Alors si votre amie a adoré le film, c’est super !