TROIS VISAGES
Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice… Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.
Au fil des regards.
Après avoir reçu la Caméra d’Or en 1995 pour Le Ballon Blanc et le Prix Un Certain Regard pour Sang et Or en 2003, le cinéaste toujours assigné à résidence dans son pays d’origine,voyait son nouveau film, Trois Visages, présenté en sélecition pendant la journée consacrée aux libertés.
Mêlant documentaire et fiction, Trois Visages poursuit le changement radical effectué dans le cinéma de Jafar Panahi depuis sa condamnation et son interdiction de tourner en 2010. Tandis que son compatriote Asghar Farhadi, lui aussi sélectionné en compétition, dépasse désormais ses propres frontières, Jafar Panahi doit, quant à lui, composer avec des contraintes sévères en inventant de nouveaux modes d’expression et des lieux de tournage inédits. À l’image de Taxi Téhéran, son précédent film, Trois Visages s’apparente à un miroir de la société iranienne où le cinéaste met en scène son incapacité à exercer son travail librement dans un long-métrage défendant le droit à la créativité. Avec bienveillance et tendresse, il signe un road-movie profondément humain qui pourrait séduire durablement dans un festival décidément très politique.
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