UN JOUR SANS FIN
Bill Murray et Andie MacDowell sont réunis dans cette comédie romantique où Phil, un Monsieur Météo bien égoïste, se réveille à chaque fois le même jour. Il revit sans cesse la plus terrible journée de sa vie et peut déterminer les événements de la journée… jusqu’à la perfection ! « C’est Le Jour de la Marmotte ! » …De nouveau… ?
L’éternel retour
Réalisé et sorti en salles il y a près de trente ans, Un Jour sans fin fait partie des films cultes de la comédie américaine, tournée par Harold Ramis, qui était également acteur et scénariste et avait déjà collaboré avec Bill Murray avant de lui offrir ce rôle assez déterminant pour la suite de sa carrière.
Après une petite introduction musicale qui ressemble à du Nino Rota, nous faisons connaissance avec Phil Connors – Bill Murray – , présentateur de la météo pour une chaîne de télévision. Son comportement avec ses collègues, dès qu’il n’est plus à l’antenne, nous fait très vite comprendre à qui on a affaire : une personne fort désagréable et atrabilaire, cynique et même goujat. Ayant déjà couvert quatre années de suite le jour de la marmotte, devoir retourner dans une petite bourgade de Pennsylvanie avec sa productrice Rita – Andie MacDowell, lumineuse – et un cameraman, Larry – Chris Elliott – ne l’enthousiasme nullement.
A l’issue de la journée de festivités nos trois compères se retrouvent bloqués sur place en raison d’un fort blizzard et d’une tempête à venir. C’est alors que Phil Connors va connaître, pour le pire et le meilleur, les affres d’un dérèglement temporel qui lui fait revivre la même journée, réveil après réveil. Sans savoir si cette situation finira un jour et comment. Mais le misanthrope joué par Bill Murray découvre que les jours qui se suivent et se ressemblent étrangement ne sont pas pour autant totalement identiques. Le déroulé d’une journée n’es pas gravé dans le marbre et certaines modifications s’avèrent possibles. Du moins jusqu’à un certain point.
Le présentateur météo étant seul à connaître cette situation, il décide très vite de tirer profit de cet état de fait. Au départ, il ne tire partie de ce phénomène surnaturel que pour des choses futiles ou triviales, en tous cas purement égoïstes : s’empiffrer sans crainte du cholestérol, questionner une femme sur son passé pour lui faire croire le jour d’après qu’on l’a connue dans le passé – le personnage de Nancy – ou qu’on devine ses passions et penchants car on l’aime sincèrement et on est fait pour elle – le personnage joué par Andie MacDowell – , voire bafouer les lois et risquer sa vie.
Mais, Phil Connors, peut-être parce que Rita, pas dupe de ses manœuvres de séducteur, lui résiste et lui administre parfois une gifle salutaire – qui se répète quotidiennement, tout en étant jamais tout à fait la même – va apprendre à évoluer. A s‘ouvrir à la vie, aux autres, à la différence et à l’amour.
Un Jour sans fin pourrait être la directe héritière des comédies de Frank Capra, avec sa fable fantastique et ses bons sentiments assumés, le fait de prôner certaines valeurs comme la bienveillance et la simplicité. On n’évite donc pas toujours un côté un peu guimauve, cet écueil se trouvant heureusement contrebalancé par la qualité de l’interprétation et la drôlerie des situations ou des personnages – les enchères de célibataires, les interventions de l’agent d’assurance. Le film n’a pas pris une ride et tient finalement toutes les promesses de ce genre de divertissement.
Une comédie romantique teintée d’une philosophie hédoniste et parfois assez poétique, de retour en salle distribué par Les Acacias dans une version restaurée 4K.