UNE BARQUE SUR L’OCÉAN
Eka est un jeune Balinais de 25 ans vivant dans un petit village perdu au nord de Bali. Par amour pour Margaux, belle étudiante en piano expatriée sur l’île avec sa famille française dans une luxueuse villa, Eka décide d’apprendre à composer de la musique. Le jeune homme va se laisser envoûter par ce monde artistique qu’il cherche à conquérir, lui faisant espérer une nouvelle vie loin de la pauvreté et de la dureté de son milieu. Mais sa chute sera à la mesure de son ascension vers le succès : vertigineuse et tragique.
Critique du film
Après s’être essayé au thriller pour son premier film Ablations, sorti en 2013, le réalisateur malouin Arnold de Parscau donne cette fois-ci dans la bluette tropicale, pour un résultat plutôt décevant. D’un postulat de base maintes fois rabâché, à savoir la rencontre et la romance de deux individus issus de classes sociales radicalement opposées, le film réussit l’exploit de faire pire que la plupart des longs-métrages du même acabit.
La faute à un scénario naïf et blindé d’ellipses incompréhensibles ; un montage à la limite de l’indigeste, où une scène chasse l’autre sans prendre le temps d’assurer un tant soit peu de densité à la narration, dont aucune cohérence thématique n’émerge de toute façon. On regrettera que les personnages soient traités avec futilité et indolence, si bien que leurs «déboires», qui semblent tomber tel un cheveu dans la soupe, ne suscitent pas l’empathie.
Il est regrettable qu’un réalisateur repéré, à juste titre, par David Lynch pour sa capacité à créer des ambiances étranges, à la limite du fantastique, se soit ainsi détourné de ses qualités premières de metteur en scène pour un récit à l’eau de rose, traité à la va-vite et sans réelle conviction. On en vient dès lors à se demander l’intérêt de partir à l’autre bout du monde pour filmer aussi banalement une histoire d’amour, entre deux jeunes gens tout aussi insipides, à la non-alchimie patente.
Bande-annonce
26 août 2020 – Avec Hari Santika, Dorcas Coppin