VALERIAN
Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha – une métropole en constante expansion où des espèces venues de l’univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d’Alpha, une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l’avenir de l’univers.
Air Besson.
Il serait facile de taper généreusement sur Luc Besson, le bonhomme suivant une trajectoire particulièrement désolante depuis plus d’une décennie. Réalisateur de grande qualité dans le courant des années 90 (avec les réussites que furent Nikita, Léon et Le cinquième élement), celui-ci s’est muté en producteur opportuniste sous l’étendard de sa société de production EuropaCorp – qui, de temps à autre, finançait des projets intéressants. Côté mise en scène, tonton Besson décevait dès le début des années 2000 après Jeanne d’Arc avec Angela, ses Minimoys et son déplorable navet, Lucy. Pourtant, le box-office français (et international) ne traduisait pas la méforme créative du cinéaste, voyant ses productions remplirent les salles et vendre du pop-corn à profusion. À l’arrivée des premières images de son ambitieuse adaptation de Valerian, nous demeurions particulièrement circonspects. Alors que les premières critiques américaines ont torpillé le film, celui-ci semble recevoir un accueil moins assassin dans l’hexagone. Le dernier Besson est-il résolument ringard ou force-t-il finalement le respect ?
Tandis que Lucy se voulait comme un concentré de Kubrick, Nolan et lui-même, ce Besson 2017 n’hésite pas à recycler son Cinquième élément (costumes kitschissimes, décors ultra-colorés, effets spéciaux…) mais également l’Avatar de James Cameron, rappelant que pour lui la frontière entre l’hommage référentiel et le plagiat s’avère encore plus infime. Avec son budget conséquent, la débauche de moyens est visible à l’écran et, si quelques scènes parviennent à réveiller une approbation d’esthète, l’emballage ne dissimule guère que le produit demeure fade et minuscule, avec la désagréable impression finale d’une montagne accouchant d’une souris. Besson brasse trop souvent de l’air et trimbale Valérian et Laureline dans des péripéties grotesques destinées uniquement à meubler un scénario plus troué qu’une tranche d’Emmental.
Voyage voyage, dans l´espace inouï de l´amour…
Valerian n’a donc pas grand chose à proposer au spectateur qu’un voyage parsemé de turbulences lors duquel il faudra fermer les yeux sur un scénario chaotique et négligemment bâti, un jeune couple tête d’affiche pas très engageant – surtout le personnage de Valérian, particulièrement insipide -, des seconds rôles en roue libre (Clive Owen) ou complètement égarés (Ethan Hawke ?) et une guest-star greffée comme un cheveu (de perruque) sur la soupe. Besson ressemble désormais à un adolescent excité (et franchement prévisible) qui se régale autant d’inviter sa pop-star préférée sur son plateau que de nous affubler d’une love-story tristounette qui ne fera chavirer qu’une flopée de pré-pubères.
À plusieurs reprises, les deux tourtereaux se perdent dans les méandres de la galaxie pendant que le spectateur se perd, lui, dans l’ennui. À un autre moment, ils arpentent un marché folklorique où se ruent touristes et petits trafiquants. Le visionnage de Valérian et la cité aux mille planètes ressemble pour beaucoup à ce lieu : ça grouille de partout, c’est un peu dépaysant mais, assez rapidement, on en vient à regretter le déplacement et espérer retrouver la tranquillité de son foyer. Voyager avec Besson n’est pas de tout repos.
La fiche
VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES
Réalisé par Luc Besson
Avec Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen…
France – Action, science-fiction
Sortie : 26 juillet 2017
Durée : 138 min