VIVANTS
Gabrielle, 30 ans, intègre une prestigieuse émission de reportages. Elle doit très vite trouver sa place au sein d’une équipe de grands reporters. Malgré l’engagement de Vincent, leur rédacteur en chef, ils sont confrontés au quotidien d’un métier qui change, avec des moyens toujours plus réduits, face aux nouveaux canaux de l’information. Habités par leur passion pour la recherche de la vérité, leur sens de l’humour et de la solidarité, ils vont tout tenter pour retrouver la foi de leurs débuts et se réinventer.
Critique du film
Alix Delaporte, dont c’est ici le troisième long-métrage pour le cinéma, a débuté en tant que journaliste-cameraman pour l’agence Capa. Elle s’est donc beaucoup inspirée de son vécu pour nous raconter l’arrivée d’une jeune stagiaire, Gabrielle – interprétée par Alice Isaaz – dans une équipe de reporters travaillant pour une émission de télévision en mal d’audience depuis quelques temps et qui connait de grosses coupes budgétaires. Cette équipe se compose de personnalités contrastées, mais toutes passionnées par leur métier.
On trouve notamment dans ce groupe Kosta – Jean-Charles Clichet, touchant et drôle -, reporter borderline par ses addictions et apparemment très fragile émotionnellement, mais finalement très professionnel, efficace et à la déontologie restée intacte. A ses côtés, Pierre Lottin incarne le caméraman chevronné et Roschdy Zem l’ancien reporter baroudeur rangé des voitures et maintenant rédacteur en chef. Pascale Arbillot et Vincent Elbaz complètent l’équipe au sein de laquelle la jeune Gabrielle fait ses débuts en se montrant très vite très volontaire et efficace au point de se rendre indispensable.
Cette distribution cinq étoiles, à la fois sensible et pleine d’humour, constitue le point fort de Vivants. Alice Isaaz se montre parfaite dans le rôle d’une jeune femme à la découverte d’un univers et déterminée à maîtriser toutes les ficelles de son métier. Roschdy Zem, impeccable comme d’habitude, met à profit son jeu sobre, sans aucune ostentation, mais reposant sur une stature et un charisme évident. Pierre Lottin, quant à lui, confirme son indéniable talent. Tout le reste de la distribution, de Pascale Arbillot à Grégoire Leprince-Ringuet en passant par les comédien.ne.s déjà cité.e.s, fait preuve d’un bel abattage et a apparemment été très sensible au sujet développé par Vivants.
On est assez touché par les personnages, leur foi en leur métier malgré les difficultés, les mutations parfois douloureuses de l’univers de l’information et des médias. Les thèmes traités sont assez actuels – on y voit notamment une opération menée par des militants de la cause animale – et le film oscille habilement entre comédie et ton plus grave, de façon plutôt réussie dans sa première partie notamment. Mais il n’évite pas une certaine maladresse vers la fin et laissera peut-être un goût d’inachevé. Il reste néanmoins un divertissement de bonne facture.