WALKOVER
Andrzej Leszczyc, un jeune homme sans attaches, ancien boxeur et polytechnicien, retrouve par hasard une femme qui l’a jadis trahi. Elle l’invite à l’accompagner dans sa journée et il en tombe amoureux. Mais il se laisse convaincre par une vieille connaissance de participer à un nouveau combat de boxe.
Critique du film
Second long-métrage du metteur-en-scène, mais premier réalisé en dehors de l’école, en 30 jours et presque autant de plans, Walkover nous montre un Skolimowski toujours en mouvement, à l’allure sportive. Un jeune homme qui s‘apprête à devenir trentenaire dans quelques heures, mais se refuse à quitter l’adolescence. Car rentrer dans l’âge adulte c’est choisir et donc renoncer. Renoncer à tous les possibles et peut-être aussi renoncer à lutter et à désobéir.
Cette impression de dynamisme permanent et de liberté est amplifiée par les mouvements de caméra, par la succession de scènes qui semblent prises sur le vif et confèrent au film un aspect réellement vivant, proche du rythme de l’existence et de ses soubresauts, ses surprises bonnes ou mauvaises. On trouve dans Walkover un humour absurde, parfois loufoque (comment arrêter une voiture en se faisant passer pour un inspecteur, un marchandage autour d’un poste de radio), un extraordinaire plan séquence d’une moto poursuivant un train, un combat de boxe filmé sans esbroufe mais avec réalisme – Skolimowski a pratiqué ce sport – et un mélange de dérision, de désillusion et d’invincible rage de vivre.
C’est avec Walkover que Skolimowski commence à acquérir une véritable reconnaissance de son talent et de sa singularité. Il y déploie déjà des thèmes essentiels de son œuvre future et une exigence formelle, qui n’exclut nullement la liberté et l’improvisation.
Disponible en version restaurée chez Malavida films