WHITE BIRD (IN A BLIZZARD)
Kat Connors a 17 ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre au même moment sa sexualité, Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…
Gone girl.
Présenté à Deauville, le dernier film de Gregg Araki est l’adaptation d’un roman de Laura Kasischke. Reparti bredouille du festival normand, celui-ci aurait pourtant pu prétendre à une distinction au palmarès. Les jurys en ont décidé autrement en récompensant notamment Whiplash* du Grand Prix et It follows du Prix de la Critique Internationale.
White Bird in a blizzard, raccourci en White Bird pour l’exploitation française, a donc de belles qualités à faire valoir et un cinéaste talentueux pour le mettre en images, Gregg Araki. Comme souvent chez lui, la direction artistique est absolument magnifique. Les acteurs sont sublimés sous la caméra du cinéaste américain – on n’avait jamais vu Shailene Woodley aussi belle et charismatique – tandis que son ambiance énigmatique et vaporeuse se distille au fil du métrage. Face à la jeune Woodley, Eva Green en impose, incarnant cette figure maternelle forte mais désormais disparue avec la présence qu’on lui connait. Au centre du film, la fille de Marlène Jobert s’y infiltre tant par ses apparitions que par son absence (qui en sera le fil rouge énigmatique).
En dépit de la disparition de sa mère, avec qui elle vivait une relation complexe faite de jalousie réciproque, de transfert et de rejet, Kat Connors essaiera à sa manière de franchir le cap de l’âge adulte – thème récurrent dans la filmographie de Gregg Araki. Entre questionnements et dénis, jeux de séduction et perte de repères, la (pas si) blanche colombe finira par s’envoler d’un nid familial devenu trop pesant… avant d’y revenir l’été suivant.
White bird in a blizzard a été perçu par la majorité des spectateurs comme le film le plus « sage » d’Araki. Il s’agit effectivement d’un mélodrame plutôt « mainstream », doté d’une trame et d’une intrigue assez classiques. Cependant, si l’on gratte sous les écailles du vernis, on retrouvera certaines thématiques de prédilection du réalisateur aimant une nouvelle se jouer de l’ambiguité sexuelle, des non-dits ou des rapports humains troublants.
Sous le manteau de la neige sont calfeutrées les frustrations et les errances de ses personnages. Sorte de rêverie suspendue ou cauchemar cotonneux dont on ne parviendrait à se défaire au réveil, White bird est bâti autour d’un mystère (la disparition d’une mère). Mais le film évoque aussi la difficulté d’une enfant à se construire dans l’ombre d’une figure maternelle trop écrasante comme d’un modèle parental désenchanteur et destructeur.
* Le film sera d’ailleurs chroniqué ici très prochainement…
La ficheWHITE BIRD IN A BLIZZARD
Réalisé par Gregg Araki
Avec Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni
Etats-Unis – Drame
Sortie en salles : 15 Octobre 2014
Durée : 91 min
[…] l’occasion de la sortie en salle du nouveau film de Gregg Araki, le très attendu WHITE BIRD, LE BLEU DU MIROIR et BAC Films sont ravis de mettre en jeu 5×2 places de cinéma pour […]
Je tente le commentaire gagnant.
Pour:
Araki pourquoi pas?
Tout comme S Woodley dans un rôle plus mature (pas eu la possibilité de voir the spectacular now)
E. Green surement.
Le sujet.
J’ai bien aimé le film, c’était sympa a voir, avec de très bons acteurs. Shailene est juste sublime et joue parfaitelent bien. Elle sait faire ressentir chaque emotion et encore une fois elle l’a prouvé. On ne s’attend vraiment pas à la fin et c’est ca que j’ai beaucoup apprécié. C’est un film qui fait réfléchir depuis que je l’ai vu certains details me reviennent et me font encore mieux comprendre le film. Je le conseil ! En espérant repartir avec l’affiche =] bonne soirée
Vraiment hâte de voir ce film ayant adoré KAboom même si je sais que ce sera très différent. Dommage qu’il soit diffusé dans si peu de salles.
A part ça, je veux l’affiche!!!!!
Eva Green est la plus belle femme du monde. (Avec ce commentaire, si je remporte pas l’affiche, LeBleu sera passé de l’autre côté du miroir).
C’est en tout cas un argument IMPARABLE.
J’espère que vous verrez le film malgré tout… De bons goûts et un fantastique prénom, à bientôt par ici 🙂
Merci pour ce retour sur le film. Content qu’il vous ait plu 🙂
Bonne chance au tirage 🙂
Moi qui adore Araki, j’ai été très surpris par celui-ci, qui comme dit dans la chronique, est nettement plus sage. Mais qu’importe, le film est sublimé par son visuel coloré et quelque peu mélancolique.
On sent bien qu’Araki aime son sujet, l’époque vers laquelle il à toujours aimé se retourner. Du coup cela se ressent dans le film, car la manière dont le duo Shailene/Eva fonctionne est basé sur ce regard rétrospectif.
C’est pour moi un des meilleurs Araki, plus mature, moins torturé qu’un Totally Fucked Up ou Doom Generation. C’est accessible à tous et pourtant ça reste très personnel.
Très chouette commentaire Florian. Tu rejoins mon avis 🙂
Shailene Woodley, une étoile montante du cinéma. Après avoir vu Divergente et Nos étoiles contraires, il m’a paru plus que normal d’aller voir ce fameux White Bird. Ma première impression a été bonne, mais sa restait juste un film à voir une fois. Plus les jours sont passés, plus j’ai réfléchi sur ce film, chaque détail qu’a laissé Gregg Araki, à analyser chaque moment de la bande-annonce. Grâce à cela, j’ai pu mieux apprécier ce film a sa juste valeur, et je peux dire aujourd’hui qu’il est vraiment super. Et je tiens à souligner la BO du film juste parfait et (personnellement) l’incroyable prestation de Shailene Woodley. Un film que je conseille vraiment. En espérant gagner cette affiche, bonne journée 🙂
Bien curieux film que celui-ci.
Se basant sur une forme d’intrigue très classique (plantation du décor – élément perturbateur – indices/péripéties/réflexions – twist final/révélation), le film n’est cependant jamais ce à quoi l’on s’attend, tant les affres et préoccupations des personnages Arakiens étaient lors démontrés sans vergogne dans ses précédents films. -Point de départ : la disparition d’une mère et ses conséquences sur le cocon familial, en particulier la fille unique. Cataclysme, donc.
Ici, plus de retenue, moins de fluo, mais une sauvagerie in vitro indéniable dès les premières images. Incompréhension d’une famille, d’un boyfriend, d’un système, de soi-même et malgré tout, le temps et l’enquête qui continuent d’avancer.
Ambiance cotonneuse, rétro (chère à Araki), et acteurs formidables, d’une sincérité évidente : Eva Green, magistrale, qui nous prouve une fois de plus qu’elle est capable de grandes choses. Christopher Meloni en patriarche glacé est désarmant et la précoce Shailene Woodley, toute en nuances, est une future grande. Itou pour les seconds rôles, le casting reste impeccable.
La mise en scène demeure fluide, légère, comme un ballon qui s’envole au loin mais que l’on laisse s’enfuir, émerveillé devant la grâce que sa trajectoire nous livre.
Rien de gratuit, en définitive, dans ce tableau vaporeux. Que nous reste-t-il en sortant ? L’étrange douceur de l’hiver, la voix grave d’une mère, les hormones qui démangent, et surtout, l’incroyable apaisement que nous procure cette chose simple et fondatrice : l’acceptation.
Bravo pour l’article!
Et bravo pour ce très beau commentaire. Vous résumez bien le ressenti qui nous accompagne à la sortie de la salle. Entre apaisement et étrangeté. Merci pour votre trace ici, en espérant avoir l’occasion de vous lire à nouveau.
Belle critique, qui à la relire ma peut-être influencé.
En préambule, si je trouve Araki original dans la forme et le fond, son cinéma ne me touche pas plus que ça.
Son dernier film est plus classique et plus sage.
En apparence seulement. Derrière le verni, vivent des êtres de chair et de sang dont Araki ne se prive pas d’exploité le potentiel.
Il y a du Lynch comme évoqué dans les critiques et reconnu par le réal, jusque dans une musique qui bien que différente me rappelle le velouté doucereux de Badalamenti dans certains passages.
Mais le film me fait aussi songer a American beauty dans ce regard sur les apparences trompeuses. On pourrait aussi trouver des rapprochements avec le récent Gone girl, là aussi une femme disparaît, sur l’usure du couple, rien que pour souligner que le film le sérieux de la chose, a la sauce Araki qui y ajoute les conséquences et les troubles sur l’ado de la maison.
L’esthétique du metteur, moins fluo ici, colle au sujet. Les acteurs sont tous épatants, avec sa petite jeune qui monte, et le seul regret de ne pas y voir plus de E. Green, femme au bord de la crise de nerf.
Plus accessible, mainstream et sombre, mon Araki préféré.
S’il reste encore des séances, n’hésitez pas.
Bien sur je ne concours au gain de l’affiche qu’une fois.
Gregg Araki est un de mes realisateurs coup de coeur, découvert via le diamant brut qu’est Mysterious Skin. Mon avis sur ce film ne peut donc pas être très impartial, sans compter que Eva Green rajoute la touche d’envoûtement qui manque pour en fait me rendre accro quoi qu’il arrive !!! Miss Green qui était faite pour ce rôle, avec son timbre de voix éthéré et son regard naturellement âpte à la folie douce.
En ce qui concerne White Bird, c’est une bonne surprise. En partant d’un synopsis assez simple, et en ajoutant sa touche personelle au matériel fournit par la source d’origine (comme l’époque cher a son coeur, la banlieue très formaté), je trouve qu’on a là un film au visuel irreprochable, avec une direction impeccable des acteurs et un réalisateur passé maître dans l’art de nous envoyer sur des fausses pistes avec un beau « What the fuck » a la clé.
Alors oui on peut reprocher quelques longueurs dans certains plans, des archétypes de personnages vu et revus (l’ami gay est un copier/coller de celui de Neil dans M.Skins). Mais au final, le principal y est : on vis a travers Kat une expérience vaporeuse qui fait exploser le modèle de la famille américaine parfaite pour mieux en comprendre les rouages. On comprend comment chaque personnage, en essayant de coller parfaitement au modèle imposé, participe à la destruction inexorable de la structure familiale. Au final, Kat devra avancer dans le reste de sa vie sans le soutien d’une mère, mais sur des bases étonnament plus saines et stables.
C’est peut aussi là une leçon pour le spectateur : Araki nous dit qu’il ne peut pas décevoir si on ne lui donne pas d’étiquette !
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