WOMAN
Comment savoir si un Etat progresse ? Si on y vit mieux ? Woman pourrait être un début de réponse. Ce film nous amène aux quatre coins du monde à la rencontre des premières concernées : toutes ces femmes aux parcours de vie différents, façonnées par leur culture, leur foi ou encore leur histoire…
Critique du film
À travers les témoignages de 2000 femmes issues de 50 pays différents, Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova s’interrogent sur la condition féminine dans Woman. Par son dispositif minimaliste, le documentaire capte des instants de vie dans les récits de femmes du monde entier, confiant face caméra leurs rires, bonheurs et douleurs.
Un documentaire d’une sobriété nécessaire, faisant éclater la beauté des visages à l’écran. Les regards se succèdent, évoquant tour à tour la maternité, la sexualité, et l’amour, avec autant d’humour que de colère. L’intime se transforme en une expérience universelle : à la diversité des corps, aussi bien jeunes, trans, handicapés ,que marqués par le temps, s’ajoute une diversité ethnique et culturelle qui fait rejaillir un élan de sororité sincère.
Néanmoins, si la force de Woman se tient dans sa capacité à dresser une multitude de portraits, sa densité en devient tout aussi frustrante. Le documentaire n’effleure finalement que certaines problématiques sans toutefois les creuser, puisqu’il n’aborde jamais frontalement les questions de racisme et de classe. La violence n’est jamais explicitement nommée, isolée maladroitement derrière la seule barbarie religieuse (Daesh) ou culturelle, négligeant ainsi l’idée d’un système patriarcal oppressif. Les témoignages sont eux d’une cruauté inouïe, difficilement soutenable, rappelant que les femmes sont victime d’une violence exacerbée de par leur genre, peu importe d’où elles viennent.
Si la libération de la parole est plus nécessaire que jamais, Woman ajoute une pierre à l’édifice dans un documentaire sincère et attachant, rappelant au passage que le combat pour les droits des femmes à travers le monde est loin d’être terminé.
Bande-Annonce
4 mars 2020 – De Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova