WOUNDS
Critique du film
Lorsque Will, barman d’un pub miteux de la Nouvelle-Orléans, ramène à la maison un smartphone laissé à son bar avec un accrochage entre deux clients, des SMS inquiétants commencent à arriver et des manifestations mystérieuses se produisent. Inspiré du roman The visible filth de Nathan Ballingrud, Wounds fait de l’horreur psychologique sa pièce maitresse en instaurant un véritable malaise dans sa première partie, avec ses brèves visions inquiétantes et son atmosphère crasseuse où les pièces semblent toutes infestées de cafards.
Pour son second film, Babak Anvari use de références littéraires et cinématographiques facilement reconnaissables, mais ne parvient jamais à véritablement trouver le ton juste pour Wounds, film qui semble chercher son identité durant son intégralité, partagé entre deux versants contradictoires. Le problème général est qu’il ne parvient pas à savoir quelle histoire il veut raconter : le drame relationnel d’un homme condescendant et pourtant superficiel ou l’histoire assez glauque de ce même homme embarqué dans un cauchemar poisseux digne de David Cronenberg ? En cherchant à résoudre l’énigme, Will voit son humeur affectée mais le personnage de Hammer ne parait jamais approfondi. Il se dispute avec sa petite-amie Carrie, puis flirte avec sa copine Alicia, se dispute avec sa patronne, prend des nouvelles d’Eric le client turbulent, tout cela entre quelques éclairs de visions troublants.
Wounds demeure cet objet hybride, parfois inquiétant, souvent ennuyeux, qui ne procure pas la satisfaction escompté du fait de son mystère central sous-développé. L’épilogue laisse ainsi sur un sentiment général de confusion et une impression persistante que cette proposition honorable mais bancale n’avait finalement guère de sens.
Bande-annonce
18 octobre (Netflix) – De Babak Anvari, avec Armie Hammer, Dakota Johnson