DANISH GIRL
The Danish Girl retrace la remarquable histoire d’amour de Gerda Wegener et Lili Elbe, née Einar Wegener, l’artiste danoise connue comme la première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930. Le mariage et le travail de Lili et Gerda évoluent alors qu’à l’époque la transidentité est majoritairement considérée comme une perversion, voire, une maladie mentale.
Elle(s).
Elle était une pionnière. Lili Elbe fut la première femme trans à subir, au début des années 1930, une opération de réattribution sexuelle, autrement dit, de « changement de sexe ». Le film de Tom Hooper retrace la transition de cette danoise, née Einer Wegener, de son identité d’homme à celle de femme assumée. Le scénario, clairement didactique, tente de répondre point par point aux questions d’un grand public peu informé sur la transidentité. Les figures trans commencent à obtenir une certaine visibilité médiatique, dans l’actualité (Caitlyn Jenner) ou la fiction (Transparent, Sense8, Tangerine…), sans être montrées comme des phénomènes de foire. Mais pour beaucoup de monde, il n’est toujours pas aisé de faire la distinction entre travestis, drag queens et transgenres. The Danish Girl souligne, quitte à appuyer le trait, qu’être trans ne se résume pas à revêtir les vêtements de l’autre sexe, mais concerne l’intégralité de l’identité d’un individu qui ne se sent pas en adéquation avec le sexe figurant à son état civil de naissance. En cela, il est un film utile, qui a le mérite d’exister et de sensibiliser les spectateurs à un sujet entouré de nombreux préjugés.
La mise en scène très académique – semblable à celle qui avait valu l’Oscar du meilleur réalisateur à Hooper pour Le Discours d’un roi – se plait à composer ses plans comme des toiles, certains décors semblent d’ailleurs sortir tout droit d’oeuvres de Vilhelm Hammersøi. C’est beau, mais ce vernis esthétique anesthésie quelque peu le souffle empathique qui porte le film. Le comble, c’est que la « danish girl » qui nous reste le plus en mémoire à la sortie de la salle est moins Lili Elbe, incarnée par Eddie Redmayne, que Gerda Wegener, à laquelle donne corps, avec intensité Alicia Vikander. L’épouse d’Einer Wegener accompagne son mari dans sa mue et se montre d’un soutien quasiment sans faille tout au long de sa transition de genre. Elle voit l’homme qu’elle aime devenir la femme qu’il a toujours été. Si The Danish Girl est un film d’amour, ce n’est pas au sens romantique du terme, mais dans sa dimension absolue, faite d’admiration et de dévotion, de sentiments et de compassion. Gerda Weneger a peint Lili jusqu’à la fin de sa vie. Il n’y a pas de déclaration d’amour, il n’y a que des preuves d’amour.
La fiche
THE DANISH GIRL
Réalisé par Tom Hooper
Avec Eddie Redmayne, Alicia Vikander, Ben Whishaw…
Etats-Unis, Grande-Bretagne – Drame, Biopic
Sortie : 20 Janvier 2016
Durée : 120 min
Je suis d’accord…
Le début est, quand même long et chiant. Progressivement, le propos est plus digeste. Gerda est fabuleuse (‘superbe Alicia), mais Eddie R. est agaçant et énervant. je ne comprends pas sa nomination aux Oscars (à cause du sujet?).
Ca manque un peu de souffle romanesque mais c’est un très beau film.