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DOCTEUR FRANKENSTEIN

5
Étrangement séduisant

Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d’aider l’humanité à travers leurs recherches innovantes sur l’immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse…

Monstre boiteux.

Frankenstein ou le Prométhée moderne, le roman de Mary Shelley, a inspiré pléthore d’adaptations plus ou moins (plutôt moins) fidèles pour les petits et grands écran. Paul McGuigan est le dernier en date à en apporter sa propre lecture. Celui qui s’est jusque là surtout illustré du côté des séries télé en réalisant des épisodes de Sherlock ou Scandal s’avère moins intéressé par l’esthétique gothique et victorienne que par celle de la révolution industrielle. En témoignent les touches steampunk disséminées dans les décors et accessoires. On pense aussi beaucoup, dans la première partie, au Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Docteur Frankenstein semble en décalquer la vivacité de la mise en scène et ses afféteries esthétiques (ralentis, superpositions de dessins anatomiques sur les personnages, etc…).

Ce que le réalisateur montre surtout, c’est qu’il a assimilé la mythologie propre au savant fou constituée au fil des adaptations successives, depuis les productions Universal à la mini-série Penny Dreadful, en passant par celles de la Hammer. Docteur Frankenstein ressemble à un florilège de ses prédécesseurs et l’on retrouve les questions déjà maintes fois abordées : l’éthique scientifique (et l’éternel couplet « science sans conscience n’est que ruine de l’âme »), le rapport à la nature et les dimensions morales du progrès technique.

Le programme réserve peu de surprises, même s’il se distingue par une saisissante tension homoérotique (inconsciente ?) entre les personnages. A ce sujet, on n’avait jamais vu James Mc Avoy aussi sexy. Docteur Frankenstein est un univers d’hommes, si l’on excepte Lorelei (Jessica Brown Findlay). La jeune femme, par l’intermédiaire de laquelle le savant fou et celui qui va devenir son associé se rencontrent ne joue que les faire-valoir. Lorsqu’elle revient à l’écran, à l’issue du climax, on l’a même oubliée.

La séquence de bravoure finale, elle, condense l’identité du film, entre action hystérique, effets ringards (le monstre en plastique crie son artificialité) et quête d’une émotion mélo dont on ne sait si on doit rire ou pleurer. Bien que plein de scories – une intrigue policière vite avortée, un épilogue bâclé… -, Docteur Frankenstein a quelque chose de charmant et d’attachant. C’est un film boiteux, qui tente de revisiter un mythe tout en multipliant les clins d’œil à ses précédents cinématographiques mais frôle à plusieurs moments le ridicule. Ce qui le sauve, c’est que l’on perçoit davantage la sincérité du réalisateur qu’une exécution d’une recette destinée à engranger le cash, mais il n’est pas dit que la génération qui ne jure que par les effets spéciaux numériques sera sensible à cette série B.

La fiche

Docteur-Frankenstein-Poster

DOCTEUR FRANKENSTEIN
Réalisé par Paul McGuigan
Avec James McAvoy, Daniel Radcliffe, Andrew Scott…
Etats-Unis – Science-fiction – Epouvante
Sortie en salle : 25 novembre 2015
Durée : 110 min

 




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ynausicaa
8 années il y a

Je te suis en tout point…
La relation Igor/Victor est « étrange » en effet. Par moment, je me disai mais il lui fait une scène (Victor par rapport à Igor).
Cette fin est juste ignoble… Je suis restée après le générique en espérant autre chose…
Bref, j’ai passé un bon moment même si je suis un peu déçue…

tinalakiller
8 années il y a

J’ai trouvé le film dans l’ensemble sympathique, la relecture du mythe est finalement assez intéressante, j’ai également aimé le duo d’acteurs. Après, il y a parfois des effets spéciaux vraiment moches (même s’il y a aussi des scènes réussies d’un point de vue esthétique) et la fin est un peu étrange. Surtout même si c’est pas dégueu, la mise en scène est un peu faible.

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