FESTIVAL DE LA ROCHE-SUR-YON | 15ÈME EDITION
Mi-octobre est, comme chaque année et pour la quinzième année consécutive, l’occasion de redécouvrir la Vendée et plus précisément La Roche-sur-Yon et son festival international de cinéma. La directrice artistique et déléguée générale Charlotte Serrand, ainsi que le reste des équipes de programmation, ont encore une fois concocté une riche programmation qui lorgne du côté des grands festivals pour composer une compétition ambitieuse. On retrouve des films présentés en Première mondiale aux festivals de Sundance, Berlin, Toronto ou San Sebastian, sans oublier Locarno, festival suisse qui est une des inspirations de La Roche-sur-Yon chaque année. Le tout donne une forte coloration du meilleur du cinéma d’auteur international, avec un goût toujours aussi sûr et pertinent qui donne une idée précise des regards déployés sur cette année de cinéma.
La compétition internationale et ses 7 longs-métrages font la part belle à l’Asie avec Brief history of a family, de Jianjie Jien, mais aussi le mystérieux et troublant Pierce, réalisé par la singapourienne Nelicia Low, primé au festival de Karlovy Vary en République Tchèque, qui met en scène un homme sortant de prison après un crime pour le moins insolite pendant un match d’escrime. On retrouve également le meilleur du cinéma indépendant des Etats-Unis avec le deuxième film de Jesse Eisenberg comme metteur en scène, A real pain. Eisenberg y donne la réplique à Kieran Culkin pendant un voyage en Pologne aux atours de pèlerinage familial. Problemista de Julio Torres est l’occasion de retrouver Tilda Swinton, jouant le rôle d’une artiste excentrique, aux cotés, notamment d’Isabella Rossellini. Deux films français, Le beau rôle de Victor Rodenbach, et Par amour d’Elise Otzenberger, complète cette compétition, avec comme point final une nouvelle version de Bonjour Tristesse de Françoise Sagan, réalisée par Durga Chew-Bose, cinéaste canadienne.
À côté de cette grande compétition se trouvent une foule de catégories qui mettent à l’honneur à la fois la jeune création et l’audace, comme avec la compétition Nouvelles vagues, la catégorie Perspectives, mais aussi des séances spéciales qui sont autant de fenêtres vers les grands films encore inédits en salles françaises de cette année 2024. On y retrouve pêle-mêle de nouveaux regards en provenance de la Lituanie (Saulė Bliuvaitė), d’Argentine (Ingrid Kopropek), du Portugal (Marta Mateus) ou de France et des Etats-Unis avec la découverte de nouveaux talents. Les avant-premières de la section Perspectives sont autant d’occasion de découvrir de petites merveilles comme L’attachement, nouveau drame de Carine Tardieu où Valerie Bruni-Tedeschi impressionne par la force de son jeu face à un Pio Marmaï très convaincant lui aussi. À noter également la présence du nouveau film de Carmen Jaquier, réalisatrice de Foudre qui nous avait séduits il y a deux ans dans ce même festival, ou le nouveau film de Levan Akin, Crossing Istanbul, découvert lors de la dernière Berlinale.
La Roche-sur-Yon est également un magnifique lieu de rencontres, avec la présence de plusieurs invités et équipes de films, venus spécialement pour soutenir leur dernier projet, ou participer à une carte blanche, comme cette année Cécile de France ou Ariane Labed. On pourra retrouver également Reda Kateb, pour son film Sur un fil, ainsi que Michel Hazanavicius, présent pour La plus précieuse des marchandises, qui était en compétition officielle au dernier festival de Cannes. Outre les nombreux classiques et reprises proposées, il faut noter la présence de nombreuses curiosités dans la section Variété. Planète B d’Aude Léa Rapin, avec Adèle Exarchopoulos, Nightbitch avec Amy Adams, ou encore Your Monster de Caroline Lindy, vont être de petits événements immanquables de cette nouvelle édition vendéenne qui est toujours aussi profonde et talentueuse dans sa capacité à varier les plaisirs et les propositions de cinéma parmi les plus passionnantes.