FREDERIC ROSSET | QDPC
Voilà maintenant trois ans que Julien, trentenaire immature vivant encore chez sa mère Sylvie, a
retrouvé son premier amour Marie et a découvert l’existence de son fils ado Jacques. Après moult évènements, Julien et Marie se sont remis en couple, et nos quatre personnages habitent désormais dans le même appartement. Une vie rêvée pour Julien… Jusqu’à ce que son fils décide de partir vivre à l’autre bout du monde sitôt son bac en poche !
Alors que la troisième et dernière saison de Irresponsable débarque sur OCS ce mercredi 5 décembre, son talentueux créateur et scénariste Frédéric Rosset s’est prêté au jeu du Questionnaire de Proust cinéphile, notre fameux QDPC.
Votre série préférée de tous les temps ?
Question classique à laquelle j’ai du mal à répondre simplement. Je vais plutôt en citer 5, par ordre chronologique et non de préférence : Monty Python’s Flying Circus, Twin Peaks, Friends, Six Feet Under, Lost.
Votre personnage de série favori ?
J’hésite entre Brenda de Six Feet Under et Nora Durst de The Leftovers. Mais c’est bien de citer les deux car je me rends compte qu’elles ont beaucoup en commun.
Votre dernier coup de coeur au cinéma (ou en DVD) ?
Je dirais le cinéma de Ryusuke Hamaguchi, avec Senses l’année dernière et Asako cette année.
2019 est aussi la première année depuis un bon moment où je suis en accord avec la palme d’or : Parasite est un grand film.
Votre dernier coup de cœur sérielle ?
Watchmen, de Damon Linderlof. La saison n’est pas encore terminée mais cela faisait un moment que je n’avais pas vécu ce plaisir obsessionnel de revoir chaque épisode et méditer dessus en attendant le prochain la semaine d’après. (Depuis Twin Peaks The Return pour être exact)
La série qui vous a le plus rendu addict ?
Lost, de Damon Linderlof et Carlton Cuse. Pour la dernière saison, j’ai été jusqu’à regarder les épisodes à 4h du matin, en direct de la diffusion américaine. J’avais 20 ans, c’était plus facile à faire qu’aujourd’hui, mais quand même, je n’ai jamais revécu un tel besoin de découvrir le plus rapidement possible.
Votre premier souvenir de cinéma ?
Beetlejuice, de Tim Burton. Gamin, je regardais en boucle la VHS.
Votre scène / séquence préférée ?
Je ne me suis jamais vraiment remis d‘une scène de Lost Highway de David Lynch. Celle où l’inconnu terrifiant demande à Bill Pullman d’appeler chez lui pour prouver qu’il s’y trouve. J’ai découvert ce film bien trop jeune, il a aussi eu un rôle essentiel dans ma cinéphilie.
Votre réplique de cinéma préférée ?
« Et sinon, euh… cette chemise ? », dans Dieu seul me voit, de Bruno Podalydès. Réplique pas du tout passionnante hors contexte, mais c’est pour cela que je la choisis. Une bonne réplique n’a pas besoin d’être forte quand on la cite juste comme ça. Alors qu’au sein de sa scène, cette réplique fait sans cesse mouche chez moi, c’est ce genre de sorties totalement inattendues qui me font le plus rire.
Votre scène de baiser préféré ?
Histoire de ne pas citer Lynch une réponse sur deux, je vais plutôt répondre une série chère à mon coeur : Adam Scott et Lizzy Kaplan dans Party Down. Parce qu’ils ont deux baisers parfaits dans la première saison et j’ai été agréablement surpris que cela arrive aussi vite. Et parce que je veux être eux, l’un comme l’autre.
Votre film « inavouable » (votre pêché mignon) ?
J’assume tout, donc je ne sais pas quoi répondre à cette question… Peut-être Indiana Jones 4, je l’avais bien aimé à sa sortie et les fans en colère ne toléraient pas qu’on le dise. Bon, je l’ai revu depuis, c’est vrai qu’il a des défauts terribles. Mais je continue à lui trouver un intérêt.
Le film que vous adoriez dans l’enfance ?
Pour éviter de citer de nouveau Beetlejuice, je dirais Batman Returns. Pour un gamin des années 90, Burton était une porte d’entrée formidable pour le cinéma, comme Boris Vian l’était pour le roman.
Le grand classique que vous avez trouvé ennuyeux ?
Autant en emporte le vent. Qui de surcroît est un film raciste, donc disons que ça tombe bien.
Dans un tout autre style et plus récent, j’ai retenté Le seigneur des anneaux, et rien à faire, ce n’est pas pour moi.
Votre chef d’oeuvre personnel ?
Je pense avoir fait découvrir à un paquet d’amis Cure et Kaïro de Kiyoshi Kurosawa. Et dans un tout autre genre, Confession d’un homme dangereux, de Georges Clooney, qui est sans rire un grand film.
Ce que vous détestez voir au cinéma ou dans les séries ?
L’hystérie outrancière et mal dosée. La niaiserie, aussi.
Le film qui vous fait pleurer à chaque fois ?
Le dernier qui m’a fait pleurer, ça doit être le film Pixar Vice Versa. C’était assez inattendu et je pense que c’est comme ça que je fonctionne : je pleure quand je ne l’ai pas vu venir. Il y a une série qui a trouvé la formule parfaite pour m’avoir à chaque fois : Please Like Me. On est dans de la pure comédie et paf ! Un évènement triste surgit. Je trouve ça ultra efficace.
Celui qui vous faire rire à chaque fois ?
Sacré Graal des Monty Python.
Votre Sainte Trinité des cinéastes ?
David Lynch, David Cronenberg, Jim Jarmusch. Cela m’embête de citer trois hommes américains du Nord, mais c’est un fait.
L’actrice ultime à vos yeux ?
Je juge les actrices et acteurs autant sur la qualité de leurs choix de rôles et de carrière que sur leur qualité de jeu. Par exemple, Isabelle Huppert ou Tilda Swinton, quelle filmo elles ont, bon sang ! Alors que je suis aussi un fan inconditionnel de Cate Blanchett, mais il n’y a pas tant de films que cela que j’aime vraiment dans sa filmo.
L’acteur ultime à vos yeux ?
Je vais faire comme pour l’actrice, je vais citer un acteur français en fin de carrière et un américain plus jeune : Jean-Pierre Léaud et Joaquin Phoenix. Adam Driver a pour le moment une carrière assez irréprochable aussi.