HUNGER GAMES – LA RÉVOLTE : PARTIE 1
Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.
Le Geai Moqueur bat de l’aile.
Après deux premiers volets plutôt plaisants, même si le second se révélait frustrant pour son segment dans l’arène trop amputé et son final désastreux, les producteurs ont décidé de boucler la saga en divisant le dernier tome en deux. Si cette habitude devient de plus en plus fréquente – souvent motivée par des raisons financières – la division d’un volume en deux métrages a montré ses avantages (adaptation plus fidèle, comme pour Harry Potter 7.1) mais aussi ses énormes limites (manque de rythme, sensation de meublage). Ainsi, lorsque ce même choix a été fait au sujet d’Hunger Games, c’est l’inquiétude qui prédomine : le 3e livre étant déjà le plus laborieux – adjectif poli pour ne pas en utiliser un autre – il y avait de quoi craindre une première partie assez plate. Ce mauvais pressentiment sera confirmé au moment du générique final avec un sentiment d’avoir suivi deux heures d’une mise en place poussive…
Mais c’est une autre inquiétude qui nous gagne rapidement – dès les premières minutes de ce Hunger Games 3.1 en fait. Le film démarre comme le précédent s’était terminé : par des séquences d’émotions laides et geignardes. On retrouve Katniss, terrée dans le district 13 et folle d’inquiétude pour son Peeta adoré. Mais l’enjeu est bien plus important : la révolte contre le Capitole est en marche et les dirigeants du 13e district sont bien décidés à profiter de ce souffle révolutionnaire pour faire tomber le système de l’ignoble Président Snow (Donald Sutherland, impeccable).
À la tête des rebelles, Julianne Moore campe une Présidente Coin aseptisée – car moins ambivalente que dans le livre. Le reproche ne sera pas fait à l’actrice, qui livre une prestation convaincante, mais bien aux scénaristes qui l’ont rendue un peu trop lisse, accentuant l’impression de manichéisme qu’on ne trouvait pas tant dans le livre. En effet, l’intérêt du 3e bouquin était de montrer que les méthodes révolutionnaires pouvaient parfois s’avérer aussi contestables que celles d’un dictateur accroché à son pouvoir.
Aux côtés de Moore, on retrouve le regretté Philip Seymour Hoffman – pour son dernier rôle – dans la peau du stratège Plutarch Heavensbee et le tandem qu’ils forment offre une indéniable valeur ajoutée en terme d’interprétation. Ce ne sera pas de trop au regard du reste de la (jeune) distribution… La pourtant sympathique Jennifer Lawrence, qui portait honorablement la saga sur ses fraîches épaules, semble avoir désormais bien du mal à rendre son personnage crédible (difficile de ne pas rire lorsqu’elle se réveille en sursaut ou lorsqu’elle joue la révoltée) ou appréciable (Katniss confirme dans ce 3e volet son potentiel de petite idiote). Face à elle, Josh Hutcherson et Liam Hemsworth paraissent encore plus fades et agaçants, rendant leur triangle amoureux plus pénible et factice que jamais.
Heureusement, il y a quelque chose dans l’esprit Hunger Games qui permet à cette 1ère partie de sauver les meubles. L’humeur d’insurrection et les railleries envers les clips propagandistes apportent un semblant de propos qu’il conviendra de saluer pour un divertissement d’une telle ampleur. C’est d’ailleurs lorsque le film délaisse les émois adolescents de son héroïne pour aller sur le terrain (séquences de l’hôpital et du barrage) que le film finit enfin par engendrer notre véritable adhésion. Trop rarement, malheureusement.
Toutefois, la majorité des défauts énoncés plus haut étant déjà présents dans le livre, le blâme ne sera pas complètement à attribuer au crédit de Francis Lawrence mais plutôt à mettre au compte du matériau d’origine signé Suzanne Collins. Néanmoins, une adaptation cinématographique était l’occasion idéale de gommer ces défauts au lieu d’en créer d’autres. Pour cela, il aurait fallu que l’adaptation soit confiée à un vrai bon cinéaste capable de défendre sa vision artistique, pas à un faiseur discipliné un peu trop soumis aux désirs des studios.
La qualité de la saga baissant progressivement, ce Hunger Games – la révolte (1ère partie) n’est pas franchement rassurant car il laisse une impression majoritairement décevante. Ceci étant, la saga conserve encore quelques atouts (son casting adulte et ses ébauches de réflexion politique) qui maintiennent l’envie de retourner en salle l’an prochain pour voir comment les Lawrence boucleront cette affaire.
La fiche
HUNGER GAMES – LA RÉVOLTE : PARTIE 1
Réalisé par Francis Lawrence
Avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Julianne Moore, Philip Seymour Hoffman, Woody Harrelson, Donald Sutherland, Natalie Dormer…
Etats-Unis – Action, Aventure, SF
Sortie en salles : 19 Novembre 2014
Durée : 123 min
C’est sur que lorsqu’on ne peut plus pomper Battle Royal, c’est beaucoup plus laborieux…
C’est quoi cette remarque à deux balles là ? Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ? Ca mériterait presque un blâme 🙂 Attention monsieur TL, je vous ai à l’oeil.
Que tu es dur. … J’étais dedans du début à la fin avec des sensations de malaise pour certaines sequences (surtout la dernière avec Peeta). Certes, ce dernier tome m’avait fortement agacé lors ma lecture, il y a quelques années mais le rendu visuel le rend intéressant. … Gale m’agace au plus haut point, tout comme Katniss dans le livre.
Je suis plutôt satisfaite du résultat pour ma part!
Blâme-moi si tu veux, mais ce que je dis est vrai. J’aime Hunger Games, mais c’est pompé sur Battle Royal, et les plus grosses lacunes apparaissent dans le livre où l’auteur doit faire preuve d’originalité. Mais ce n’est pas grave, j’apprécie quand même la saga ^^
De mon coté, il m’est arrivé de décrocher régulièrement (contrairement aux deux premiers) et de trouver certaines scènes particulièrement ratées. Mais le livre a déjà de gros défauts, pas évident de les corriger…
J’ai feuilleté rapidement ce tome 3 et effectivement, il y a quelques ratés. J’espère que la deuxième partie sera encore mieux car il y a plusieurs scènes que j’ai hâte de voir (notamment pour la mission spéciale pour entrer en ville avec ses pertes -plutôt violentes- et la tension qui règne dans le groupe). J’ai peur pour les lamentations sans fin de Katniss et de son apitoiement.
J’ai déjà dit que j’aimais beaucoup Peeta, qui est un peu transparent dans les films alors que ce n’est pas le cas à mon avis dans le livre. Bon j’arrête là….
Ps : c’est toujours un plaisir de lire tes critiques après toutes ces années. …
C’est très aimable à toi. Et ça me fait plaisir que tu viennes encore un peu par ici pour partager ton avis 🙂 Ta fidélité nous honore !
Je trouve effectivement que Peeta est un peu mieux écrit dans le bouquin. Pas un rôle facile pour JH, effectivement.
Je n’ai pas lu les bouquins (et au fil des films, j’ai de moins en moins envie de les lire) mais j’ai l’impression qu’un seul film aurait pu suffire. Cette première partie comporte beaucoup de scènes inutiles, comme si le réalisateur avait volontairement étendu la longueur. Du coup on s’emmerde un peu. Cependant, quelques scènes en jettent réellement et le propos pertinent de la saga est toujours présent, du coup toujours envie de regarder la suite, même si je l’appréhenderai un peu lors de sa sortie.
[…] à l’inverse de ses consoeurs ayant récemment donné de la perruque (Julianne Moore dans Hunger Games 3, Meryl Streep dans The Giver et Kate Winslet dans Divergente), son personnage est volontairement […]
Bonsoir Wilyrah, je suis assez d’accord que pour le moment, ce film est le moins bon des trois. C’est surtout très long au début voire répétitif. J’attends quand même la suite et fin. Bonne soirée.