HUNGER GAMES : L’EMBRASEMENT
Katniss est rentrée chez elle saine et sauve avec son partenaire Peeta. Mais ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille, pour entamer la tournée de la victoire. Rapidement, ils remarquent qu’une révolte commence à naître dans chaque district.
Une Lawrence en éclipse un autre
Après un premier volet très sous-estimé et illégitimement critiqué, la saga Hunger Games continue avec le second nommé L’embrasement (Catching Fire). Si l’auteure des livres chaperonne toujours l’adaptation cinématographique, un changement de réalisateur a été observé avec l’arrivée de Francis Lawrence (Je suis une légende) en lieu et place de Gary Ross qui avait su créer une identité visuelle. Son successeur, peut être plus aguerri aux films à gros budget (ce HG2 bénéficiait d’un budget doublement supérieur au précédent) et plus docile envers les producteurs, reprend les rennes avec plus ou moins de réussite. Sa réalisation, plus classique et moins alerte, manque de personnalité et ne transmet pas aussi bien ce sentiment d’urgence lié à la saga – en témoignent les premières séquences dans le district 12, beaucoup moins réussies que dans le chapitre 1 tant décrié. Monteur, chef décorateur et costumier ont également changé entraînant quelques améliorations (les costumes) mais laissant aussi quelques regrets. Si Panem est moins ridiculement clinquant, le district et les décors intérieurs ne sont pas toujours des plus réussis.
Les autres protagonistes, devant comme derrière la caméra, sont restés avec le même compositeur et un casting s’étoffant un peu plus dans ce second épisode. On appréciera notamment l’arrivée du talentueux Philip Seymour Hoffman en maître du jeu manipulateur, ainsi que quelques seconds rôles forcément moins transparents que les gamins du 1er opus. Tête d’affiche, Jennifer Lawrence continue à incarner Katniss Everdeen avec le talent et le charisme qu’on lui connait, même si son personnage trahit de plus en plus son impulsivité. Si les adolescentes s’emballeront, le reste du public s’agacera parfois de ce triangle amoureux traité par dessus la jambe, comme un incontournable du genre. Ceci dit, son interprétation vient à nouveau donner un peu plus d’épaisseur à celle qui devient le symbole d’une révolution naissante sans même s’en rendre compte.
Si le premier volume de la saga n’était pas spécialement un exemple de profondeur, il retranscrivait plutôt bien l’état de peur, de colère, le sentiment d’injustice, de désespoir et de cruauté éprouvé par les personnages (dont Katniss). Cette suite délaisse davantage le côté psychologique pour développer davantage le versant politique et révolutionnaire. Certains s’en félicitent, estimant que le film gagne ainsi en noirceur et maturité. Il est à nouveau question de pouvoir, de manipulation et de jeu médiatique, d’oppression et de régime dictatorial. Ceci dit, le propos et la mise en scène manquent de personnalité avec un rendu finalement assez basique – le livre n’était pas un modèle de récit dystopique mais il avait tout de même un peu plus d’âme que le film.
Si les premiers retours presse semblent très élogieux, force est de constater que ce 2ème épisode est pourtant moins satisfaisant que le premier bien qu’honorable. Trop prudent, il se contente de suivre le bouquin et les jalons posés par Gary Ross sans jamais véritablement faire preuve d’inventivité. Ainsi, il ne parvient jamais à judicieusement déployer sa dimension dramatique autrement que par une utilisation abusive des violons, roulements de tambours et autres effets pyrotechniques. Moins sobre et moins humain que le premier en termes de spectacle, plus ambitieux et plus politique, ce Hunger Games – Catching Fire a le mérite de bien respecter l’équilibre narratif de l’oeuvre de Suzanne Collins et de ne pas sacrifier le cadre de cette dystopie et les enjeux politiques au profit de l’action, n’en déplaise à certains qui trouveront que le film se traine trop à leur goût. Porté par un casting solide, ce divertissement allie action, cynisme et réflexion avec habilité (le terme intelligence trop souvent lu parait un peu audacieux pour le coup) qui le placent vraisemblablement comme le blockbuster incontournable de cette fin d’année malgré son final teasant et trop abrupt assez représentatif des maladresses de ce deuxième volet trop formellement balisé.
La ficheHUNGER GAMES : L’EMBRASEMENT
Réalisé par Francis Lawrence
Avec Jennifer Lawrence, Donald Sutherland, Philip S. Hoffman
USA – Action, Drame, Politique
27 novembre 2013
Durée : 146 min
J’ai relu ta critique après avoir écrit la mienne (http://le-monde-de-squizzz.fr/2013/11/24/hunger-games-2-sembrase-mais-nexplose-pas/) et on peut dire qu’on est totalement d’accord.
Perso, j’ai aimé le versant encore plus politique du film, qui ne se fait pas trop au détriment de la psychologie de Katniss je trouve (merci Jennifer Lawrence ceci dit). Les personnages secondaires sont par contre pas très étoffés (voir Finnick). Et pas trop gêné par l’histoire d’amour, réduite à son minimum.
Sinon totalement d’accord sur la mise en scène peu inspirée de Francis Lawrence, surtout dans la dernière partie, où ce n’est qu’action sans âme.
Notre seul désaccord concernera donc la question des personnages. Même celui de Katniss n’est pas spécialement développé. On ressent moins son état d’esprit ou alors c’est fait avec des grosses ficelles comme par exemple ses cauchemars. Quelle manque d’inventivité ! 🙁
Bonjour, comme j’ai aimé le premier opus, je compte bien aller voir celui-ci. En revanche, il faudrait aussi que je lise les romans. Je remarque ces histoires ont pris le relais d’Harry Potter. Et ils sortent à la même époque: fin de l’année, Thanksgiving day, tout est pensé. Bonne journée.
Effectivement, c’est le successeur visiblement. Une qualité régulière, une intrigue prenante et suffisamment accessible. Le mieux c’est l’actrice principale plus douée que Radcliffe.
Bof… début trop long pour finalement expédié les games avant que la fin arrive et de toujours chercher l’embrasement. Un film de transition et donc à la coquille un peu vide… 1/4
J’ai beaucoup aimé le premier volet, donc je suis très en attente du second. Contente de voir qu’a priori c’est pas mal !
Une bonne suite, sans plus.
[…] critique du premier et second volet de la […]
[…] deux premiers volets plutôt plaisants, même si le second se révélait frustrant pour son segment dans l’arène trop amputé et son final désastreux, […]
Avec le recul, j’ai l’impression que l’histoire est survolé. Certains personnages manquent effectivement de profondeur (Finnick, Johanna même Haymicth). Gale m’agace toujours autant mais on ressent bien son envie de rébellion.
Le soucis de baliser le film ampute l’histoire de violence de l’univers et du propos (l’exécution du papy dans le district 11, une balle en pleine tête sans sang sur le sol?! Par exemple). J’aurais bien voulu aussi voir les jeux d’Haymitch et le pourquoi de son penchant pour la boisson.
J’arrête là, sinon je ne vais plus apprécier le film (ah si j’adore la tête de Katniss quand Johanna se désappe dans l’ascenseur! ). 🙂