LES INDESTRUCTIBLES 2 | Enfin la bande-annonce !
Qui ?
Déjà réalisateur des Indestructibles, sorti en 2004, Brad Bird revient aux studios Pixar pour écrire et réaliser la suite des aventures de la super-famille. Génie de l’animation, Brad Bird est le réalisateur du chef d’oeuvre culte Le Géant de Fer (1999) et de la sublime production Pixar Ratatouille (2007), pour lequel il reçut son second oscar, le premier lui ayant été discerné pour Les Indestructibles.
Fort de son succès dans le monde de l’animé, le réalisateur s’est également adonné à la réalisation du quatrième opus de la saga Mission : Impossible (Protocole fantôme, sorti en 2011), ainsi que d’un film de science-fiction, Tomorrowland – À la poursuite de Demain, sorti en 2015.
La force du cinéma de Brad Bird se trouve dans son sens précis du rythme dans la chorégraphie des corps et des actions des personnages. Virevoltant, le style de ses films repose également sur la fascination de Bird pour la relation entre l’infiniment grand et l’infiniment petit (Le Géant de Fer, Ratatouille), entre la puissance et la fragilité (Les indestructibles). Ces oppositions meuvent les actions et les intrigues de ces films d’animation, qui nous permettent de comprendre que l’humanité ne s’arrête clairement pas aux apparences. La famille Indestructible, à l’image de Rémy, le rat de Ratatouille, ou du géant de fer, sont des personnages qui ne demandent qu’à exister tels qu’ils sont, dans toute leur exceptionnalité. Ce sont également des êtres qui cherchent à fuir la banalité du quotidien : Rémy est un rat qui ne veut pas être un rat, et les Indestructibles sont une famille qui ne peut être une famille telle que la société voudrait qu’elle soit.
Le cinéma de Bird montre cette chose très belle qui est l’accomplissement de soi comme transgression des normes et valeurs établies, ce qui n’est pas rien au sein de l’industrie hollywoodienne.
Quoi ?
Nous retrouvons donc notre famille d’Indestructibles pour de nouvelles aventures, qui mettent en avant, cette fois-ci, Hélène, la mère de la famille (alias Elastigirl), qui, partie en mission, laisse le soin à son mari, Bob (alias Mr. Indestructible), de s’occuper de la maison et des enfants. Un quotidien d’autant plus bouleversé que le petit dernier de la famille, Jack-Jack, montrent jour après jour l’étendue de ses nombreux super-pouvoir… La famille devra également faire face à un nouvel ennemi, et déjouer son plan machiavélique.
Quand ?
Le film sortira en France le 4 juillet 2018.
Pourquoi ?
Parce que le premier volet était déjà une vraie réussite ! Profondément postmoderne, Les Indestructibles était une sorte de complément au film de Zack Snyder, Watchmen : Les Gardiens, en ce sens qu’il répondait à la même question : comment un héros peut-il s’intégrer dans la société et renoncer à son statut extra-ordinaire ? La réponse donnée par Alan Moore, l’auteur des Watchmen, était beaucoup plus sombre que celle donnée par Brad Bird. De fait, les Watchmen étaient l’incarnation et la production mythologique d’un rêve américain profondément nauséabond, totalitaire, crypto-fasciste, et qui, poussé à bout, ne pouvait mener qu’à la révolte et à l’anarchie. Ainsi, les Watchmen, produits par ce système, ne pouvaient y vivre, trop conscients de ce qu’il représentait et de ce qu’il impliquait. Les Indestructibles sont quand à eux l’incarnation d’un rêve américain positif, mais qui, une fois fourvoyé dans la banalité du quotidien, à perdu de son caractère extra-ordinaire. Le film de Bird, au-delà du brio de la mise en scène et de son rythme haletant, interrogeait le sens de cette mythologie moderne qu’est le super-héros, et de son rapport avec la société américaine. Comme quoi, il est possible de réfléchir avec les super-héros, n’en déplaise à Marvel !