KINGSMAN : SERVICES SECRETS
Kingsman, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie?
Une comédie d’espionnage kick-ass pas des briques.
Sur le papier, Kingsman : services secrets donnait sacrément envie. Voir Colin Firth faire le ménage en costard, cela ne pouvait que valoir le détour. Derrière la caméra, on retrouve un cinéaste adepte des films d’action survitaminés, Matthew Vaughn, auteur du reboot X-Men, des sympathiques Layer Cake et Stardust mais aussi du médiocre Kick-Ass. Si sa patte énergique au style très clipesque pouvait parfois coller, allait-elle tenir la route dans le registre de la comédie parodique ?
La réponse est négative. Franchement mal à l’aise dans le genre du pastiche hollywoodien, Vaughn ne parvient pas à mettre sa mise en scène au service de l’humour. N’est pas Hazanavicius qui veut et trop souvent ce Kingsman nous fait regretter les deux premiers OSS 117 – pour une fois que l’on peut être chauvin… Et il faut bien reconnaître que le père Dujardin s’en sort bien mieux que ce brave Colin (semblant retomber dans ses mauvais travers) que l’on trouvera souvent mollasson voire amorphe.
En cherchant à amuser le public, toujours à la recherche du gag forcé, Vaughn tourne sa propre entreprise au ridicule. Au lieu de susciter l’amusement, Kingsman déclenche notre perplexité puis notre désintérêt. Paresseusement écrit, le film abuse du comique de répétition et joue la carte de la coolitude avec tellement d’insistance qu’il en devient irritant. Visuellement, c’est même parfois assez laid avec des effets spéciaux bon marché peu ragoûtants, typiques du « style Vaughn ».
Si le visionnage de Kingsman parait globalement distrayant – surtout lors de la première heure – celui-ci peine à trouver un second souffle et n’agit alors que par intermittence. On retiendra la séquence de l’église, complètement folle et plutôt défoulatoire, ainsi que le personnage déluré de Samuel L. Jackson, caution comique jadis utilisée (à outrance) par un certain Quentin.
Film conçu par et pour des geeks, Kingsman : services secrets veut être cool, très cool, trop cool. Mais embourbé dans une écriture dispersée, bâclée et confuse, masquant ses faiblesses derrière une certaine prétention poseuse et un montage saccadé plutôt tape-à-l’oeil, cette parodie d’espionnage en devient plus pénible que sympathique.
La fiche
KINGSMAN : SERVICES SECRETS
Réalisé par Matthew Vaughn
Avec Colin Firth, Samuel L. Jackson, Mark Strong, Taron Egerton, Michael Caine…
Grande-Bretagne – Comédie, Action, Espionnage
Sortie en salle : 18 Février 2015
Durée : 129 min
Pas très comique friendly, Le Bleu, il me semble…
Kick ass au service secret de sa majesté. Ultra jouissif dans son irrévérence et lorsque qu’il présente des images gentillement gores. Décevant lorsque une profusion de CGI viennent gâché la fête. Vaughn et Millar savent créer des personnages et des situations qui secouent le cocotier du film prémâché ( comme cet ado à casquette, – a priori – stupide, qui est finalement loin des clichés) nous offrent là un bon gros divertissement encore plus agréable que Les gardiens de la galaxy. Ici le méchant tient la route. Et le film de gagner avec lui une virulente critique de notre monde qui n’épargne personne. Chapeau.