LA BELLE SAISON
1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d’amour fait basculer leurs vies.
Le bel Amour.
Revenons en arrière de (presque) 45 ans pour faire connaissance avec Delphine, jeune femme du monde rural qui aide son père dans les tâches agricoles le jour et entretient la nuit une relation cachée avec une voisine, qui finit par la laisser tomber pour s’offrir une « couverture » maritale plus confortable. Delphine décide alors que quitter la campagne pour la ville, la grande. Elle y rencontre Carole, militante engagée dans la cause féministe. Une liaison débute entre les deux femmes, devenant progressivement une histoire d’amour déchirante bientôt compliquée par la situation familiale de Delphine et celle, conjugale, de Carole.
Izia Higelin, qui a obtenu le rôle principal après le désistement d’Adèle Haenel, y est absolument éblouissante. La jeune chanteuse-comédienne révèle enfin tout son potentiel dans une interprétation aussi intense que subtile face à une Cécile De France que l’on a rarement vu aussi juste et touchante. Les deux partenaires enchantent, troublent et émeuvent, offrant à leurs personnages une générosité et une authenticité rares. Notons que Noémie Lvovsky et Kevin Azaïs (Les Combattants) sont également très bons dans des seconds rôles soigneusement écrits.
En ancrant sa romance dans le contexte des années 70, la réalisatrice rend également hommage à ces féministes qui se sont battues en faveur de l’avortement et de la libération sexuelle. Cette intention clairement militante ne paralyse pour autant pas la réflexion et la subtilité, rappelant sans tambours que les combats d’hier restent d’actualité. Corsini a également eu l’intelligence d’écrire ses personnages masculins avec justesse et bienveillance, renforçant ainsi la force de son drame sentimental sans tomber dans une misandrie malheureuse.
Si la saison des statuettes est encore loin, il sera important de ne pas oublier les artisans de La Belle Saison, oeuvre intime et poignante, en récompensant ses deux comédiennes (rayonnantes) pour leurs interprétations, mais aussi Grégoire Hetzel pour sa musique enivrante et, bien sûr, Catherine Corsini pour ce dixième long-métrage très abouti qui débarquera sur nos écrans le 19 d’août prochain.
La fiche
LA BELLE SAISON
Réalisé par Catherine Corsini
Avec Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky…
France – Romance, Drame
Sortie en salle : 19 Août 2015
Durée : 105 min
Je suis parfaitement d’accord avec toi. Et en plus j’ai appris un nouveau mot : misandrie.
Un joli film, mais prétentieux et démonstratif que « La vie d’Adèle » et un réalisme plus intéressant.
le film m. a touché, les actrices sont formidables! J adore l atmosphère du Limousin.