LE FILM DE TRUANDS – partie 2 : la décadence
Dans cette deuxième partie du documentaire sur un aspect bien spécifique du cinéma policier français, nous retrouvons les trois mêmes intervenants que sur le premier volet qui était consacré à l’émergence et à la grandeur des films de truands, bien souvent adaptés de romans de série noire. Dans cette partie 2, c’est plutôt une forme de décadence qui est évoquée.
L’année 1955 marque en quelque sorte le début du déclin du film noir américain. En France, les personnages de truands apparaissent souvent comme des hommes d’âge mûr à l’élégance ostentatoire, qu’on repère de loin, mais qui s‘avèrent assez minables. Jean Gabin, dans cette période, joue souvent le rôle d’un homme poursuivi par la poisse. Il est question de dégringolade et de difficultés sociales. Le crime ne paie pas et la chute sera inexorable, impitoyable.
Avec l’arrivée des années 1960, la venue de la Nouvelle Vague et de nouvelles têtes – des acteurs parfois moins marqués que Lino Ventura ou Jean Gabin par la masculinité – on voit aussi des pastiches, des comédies comme Les Tontons flingueurs ou la série des Fantômas, avec Louis de Funès. Il s’agit de films humoristiques mais qui reprennent les codes du film policier ou de la série noire.
Tout aussi intéressant que la première partie, ce deuxième volet repose beaucoup sur les connaissances des trois intervenants, Natacha Levet, enseignante chercheuse spécialiste du roman noir, Loïc Artiaga, maître de conférences en histoire culturelle et Matthieu Letourneux, professeur de littérature, mais aussi sur leur passion et leur sens de l’analyse. L’alternance entre leurs explications et les nombreux extraits qui émaillent le documentaire rend l’ensemble vivant et constamment intéressant.
On retrouvera notamment des scènes des longs-métrages suivants : Du Rififi chez les hommes, Les Tontons flingueurs, L’Etrange Monsieur Steve, Du Rififi à Tokyo ou Razzia sur la chnouf. Le format assez court de ce type de document, environ 35 minutes, son propos clair et très concret permet d’enrichir considérablement la vision des films qu’on peut voir sur la plateforme Gaumont et incite à la découverte, à aller encore plus loin dans ses connaissances.
