L’ENQUÊTE
2001. Le journaliste Denis Robert met le feu aux poudres dans le monde de la finance en dénonçant le fonctionnement opaque de la société bancaire Clearstream. Sa quête de vérité pour tenter de révéler « l’Affaire des affaires » va rejoindre celle du juge Renaud Van Ruymbeke, très engagé contre la corruption. Leurs chemins vont les conduire au cœur d’une machination politico-financière baptisée « l’affaire Clearstream » qui va secouer la Vème République.
Seul contre tous.
Le cinéma a parfois des vertus didactiques. En s’emparant de l’affaire d’état de Clearstream qui avait fait grand bruit en début de XXIe siècle, Vincent Garenq se fait le porte-parole d’un journaliste ayant mis un coup de pied dans la fourmilière avant de se prendre un retour de bâton d’une force insoupçonnée. Cet homme qui a dérangé la finance et la politique n’est autre que Denis Robert, ancien du journal Libération, qui se lance en 2001 dans une investigation de grande ampleur qui lui permettra de mettre à jour le scandale financier des comptes fantômes de nombreuses compagnies bancaires et personnalités politiques de premier rang. C’est fort logiquement que le réalisateur de Présumé Coupable (sur l’affaire Outreau) s’est saisi du dossier pour le mettre en images dans L’enquête.
S’attelant à dénoncer la corruption en France et la collusion régnant entre le monde politique et celui des affaires, L’enquête ressemble à un film à charges contre la mafia des paradis fiscaux. Montrant le combat presque impossible de deux hommes (le journaliste, mais aussi le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke) contre ce très opaque empire financier, ce thriller d’investigation tente de rendre lisible cette affaire obscure de détournements de fonds et d’évasion fiscale.
Si les enjeux précis ne sont pas toujours intelligibles pour le commun des mortels, cette histoire de chevalier blanc seul contre tous comporte de toute façon une force dramaturgique naturelle. On sait presque son combat perdu d’avance, tant le système contre lequel il va lutter est d’une puissance incommensurable, pourtant on désire ardemment que la vérité (et le scandale) éclate enfin au grand jour, faisant tomber les têtes comme dans un jeu d’échecs d’ampleur internationale.
Lucide, Garenq sait qu’il n’égratignera pas vraiment les figures politiques mentionnées (Sarkozy notamment) dans son long-métrage et que les sociétés bancaires ne frémiront pas à la sortie de celui-ci. Cependant, au visionnage de L’enquête, nous admirerons la détermination ahurissante de ce journaliste se rêvant en héros mais se cassant les dents contre le mur bâti communément par la politique et la finance… C’est peut-être ça qui intéresse finalement Vincent Garenq dans le fond : raconter l’histoire d’un homme valeureux broyé par le système mais pourtant prêt à (presque) tout sacrifier pour atteindre son but. À cet image, le film débute par une citation fataliste : « Si j’avais su… franchement je crois que j’y serai pas allé ». Mais ces quelques gouttes d’eau n’ont-elles pas eu le mérite d’éclabousser malgré tout ?
La fiche
L’ENQUÊTE
Réalisé par Vincent Garenq
Avec Gilles Lellouche, Charles Berling, Laurent Capelluto…
France, Belgique, Luxembourg – Thriller d’investigation
Sortie en salle : 11 Février 2015
Durée : 106 min
Bonjour, pour être complexe, c’est complexe. J’ai beaucoup aimé le film mais je n’ai pas compris grand-chose. Bonne journée.
L’ORT… pardon le groupe France Télévisions a signé il y a quelques années une très intéressante série documentaire en 5 ou 6 épisodes, sur ces affaires.