LEONES
UN GROUPE D’AMIS S’ENFONCE DANS LA FORÊT PAR UN BEL APRÈS-MIDI. ENTRE JEUX DE MOTS ET SÉDUCTION, ILS S’AMUSENT À FRANCHIR LES FRONTIÈRES DE L’ÂGE ADULTE. MAIS AU FUR ET À MESURE DE LEUR AVANCÉE, SURGISSENT LES INDICES D’UNE TERRIBLE VÉRITÉ.
Exaspération bucolique
Certains petits films sortent régulièrement dans la plus grande discrétion et sans aucune couverture médiatique. Pourtant, ils valent bien souvent le coup d’oeil et l’on tombe parfois sur une petite perle cinématographique, comme ce fut le cas avec It felt like love, que très peu auront vu. Leones ne fait pas partie de ces films là. Etiquetté comme « film fantastique », Leones est une ballade bucolique très (trop) contemplative où le spectateur suit pendant 80 minutes un groupe de cinq jeunes, perdus en forêt, à la recherche d’une maison de campagne qu’ils ne trouvent pas. La réalisatrice nous gratifie de plusieurs plans-séquence interminables derrière les protagonistes, qui marchent en pleine nature, en ayant des conversations absurdes et dénuées d’intérêt.
Jazmin Lopez, qui doit vouer une admiration infinie à certains métrages contemplatifs de Gus Van Sant, semble avoir voulu mettre en images un rêve étrange qu’il aurait fait, une errance en pleine nature qui n’en finit plus. Certes, son amour pour la nature est évident et il faudrait être un grand PDG de chez Total pour ne pas apprécier quelques jolis plans dans ce cadre magnifique. Néanmoins, il ne réside dans Leones aucun semblant d’intérêt, les personnages étant tous assez insipides et le mystère entourant leur promenade sans fin se comprend assez rapidement. L’un d’eux écoutent une cassette (le mp3 n’est pas encore arrivé en Argentine ?) étrange où leurs discussions passées sont enregistrées sur fond de musique classique. On y entend des bruits de voitures qui passent, des dialogues banals et il est vaguement question d’un périple jusqu’à la mer, d’un tracteur et d’une carte.
Ne soyez pas dupes et ne vous fiez pas aux trompeuses apparences, il n’y a rien d’intrigant et vous traverserez les 1h20 de cet anodin et monotone « thriller onirique » comme vous pourriez assister à une conférence sur les doctrines philosophiques bulgares. Si vous preniez la route du cinéma pour le voir, rebroussez chemin et allez faire un tour dans la forêt de Sénart. Ce sera plus mémorable.
LEONES
RÉALISÉ PAR JAZMIN LOPEZ
ARGENTINE – 85 MIN – ENNUI FANTASTIQUE
AVEC MACARENA DELCORRO, TOMAS MACKINLAY
7 AOÛT 2013