LES 7 MERCENAIRES
L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…
Salopards, 2.0.
En terrifiante carence d’idées, Hollywood ne lésine pas sur les remakes opportunistes de grands classiques. Dernièrement, cette fâcheuse manie a enfanté un véritable suppôt de Satan avec l’abominable Ben Hur pondu par l’un des pires tacherons de l’industrie, Timour Bekmambetov (responsable d’Abraham Lincoln : chasseur de vampires). Quand la Cité des Anges commande une version dépoussiérée du classique Les Sept Mercenaires de John Sturges, lui-même très inspiré des 7 Samouraïs de Kurosawa, on est en droit de se questionner quant à l’utilité d’une telle démarche.
Pour mener à bien se projet, dispensable s’il en est, Antoine Fuqua – plus habile faiseur que véritable génie – réunit sa troupe version 2016 : Denzel Washington et Ethan Hawke, deux habitués, mais également le très bankable Chris Pratt pour la caution « bogosse LOLeur » ainsi que l’excellent Byung-Hun Lee, accompagné de Manuel Garcia Rulfo et Martin Sensmeier pour le quota « minorités visibles ». Un casting « réfléchi » pour cartonner au box-office – son départ en flèches tend à confirmer le bon coup – mais la réécriture de leurs personnages sera-t-elle suffisamment convaincante d’un point de vue artistique ? Malheureusement, Denzel Washington fait du Denzel et Chris Pratt fait du Chris Pratt. Vous ne serez donc point surpris de retrouver le comédien de Mount Vernon dans la peau d’un leader sacrificiel et défenseur de la veuve et de l’orphelin et « Monsieur Star Lord » enfiler le costume du séducteur-chambreur qui cache une âme de héros derrière son côté brigand.
Que vaut donc ce faux remake d’un faux remake ? Il s’avère être un divertissement honorable sans justifier pleinement sa nouvelle lecture dépoussiérée. Si l’introduction est réussie, l’exposition qui suit pourra donner parfois le sentiment d’être un passage obligé n’ayant pas franchement inspiré Fuqua. Pas déplaisante, la succession des « entretiens d’embauche » fait ensuite place aux préparatifs du combat final dans lequel on constate que la psychologie des personnages se contente du minimum syndical. Les atermoiements moraux de Goodnight arrivent comme un cheveu sur la soupe et leur résolution est cousue de fil blanc. Reste ce dernier segment, explosif, qui raccrochera le spectateur à l’écran jusqu’à un épilogue un brin décevant. Déjà fait et donc pas à refaire, et plutôt dispensable au demeurant, Les 7 Mercenaires version 2016 ne méritera le détour que pour les amateurs de grandes escapades poussiéreuses et ceux qui souhaiteraient s’aventurer dans le Far-West avec un premier essai accessible.
La fiche
LES 7 MERCENAIRES
Réalisé par Antoine Fuqua
Avec Denzel Washington, Chris Pratt, Ethan Hawke, Byung-Hun Lee…
Etats-Unis – Western, Action
Sortie : 28 Septembre 2016
Durée : 133 min