still_adieuxreine

LES ADIEUX À LA REINE

2
Raté

En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés. 

Téléfilm versaillais

A l’occasion de l’avant-première aux Halles, j’ai pu découvrir en présence de l’équipe du film le dernier chouchou de la presse (à en croire les affiches dans le métro ou les premières critiques). Sortie de l’imaginaire d’une vieille dont la ménopause remonte à l’époque du tourne-disque, l’intrigue du métrage Les Adieux à la Reine se situe selon ses propres mots entre l’Histoire et le fantasme – mot qu’elle a certainement dû répéter une dizaine de fois en deux minutes de présentation : oui on a compris, tu as été frustrée toute ta vie Chantal.

Terriblement mal filmé (un florilège de mouvements de caméra affligeants, de séquences tournées caméra à l’épaule par un cadreur atteint de Parkinson, de cadrages volontairement bancals et de zooms plus grotesques que les chansons de Patrick Sébastien) et pas spécialement intéressant, cette histoire revisitée suit les (més)aventures d’une pimbêche antipathique (campée par Léa Seydoux) obsédée par cette fichue Reine. Cette dernière est d’ailleurs interprétée sans conviction (comme le prouve son accent germanique ironiquement mal reproduit) par une Diane Kruger qui, elle, n’a de yeux que pour sa maîtresse Gabrille de Polignac (Virginie Ledoyen, potiche aux seins nus). Enfin, Noémie Lvosky et Xavier Beauvois – qui ont reçu l’absolution de la part de la presse quoiqu’ils fassent – complètement ce casting pas aidé par une mise en scène factice et incertaine.

Chercher à revisiter l’Histoire, à l’aborder d’un autre point de vue ou à dépoussiérer un genre souvent enfermé dans des codes bien définis est une intention louable. Mais le faire sans véritable talent et avec autant de prétention, d’autosatisfaction et de maladresse, ça ne peut qu’aboutir sur une oeuvre imbuvable estampillée Télérama. 

BENOIT JACQUOT | FRANCE | 100 MIN | 21 MARS 2012 | LEA SEYDOUX, DIANE KRUGER, VIRGINIE LEDOYEN




0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest

15 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
fredastair
12 années il y a

Je n’ai absolument rien reconnu du film que j’ai vu dans cette critique – si ce n’est la description d’une caméra tremblotante, que j’ai trouvée électrisante et réaliste. Tu l’auras compris, j’ai adoré « Les adieux à la reine », et je n’en reviens pas qu’on puisse le détester à ce point ! Je dois être atteindre de Téléramite aiguë…

pepito_
12 années il y a

Comme tu es méchant, mais ça tu le dis toi-même…

ffred
12 années il y a

j’ai aussi beaucoup aimé ! Heureusement que je déteste Honoré si j’ai bien compris… 0 étoile quand même !!!!

neil
12 années il y a

C’est vraiment dommage mon cher wilyrah que tu sois passé à côté du meilleur film de l’année jusqu’ici. En même temps là ça me rassure : tu dois pas loin de ressentir mon expérience devant Drive (et attention ça ne signifie pas que le film de Windig Refn est un bon film :p)

mymp
12 années il y a

Et beh alors, c’est quoi ce caca nerveux ?! Je te signale quand même que Télé 7 jours et Elle et Télécinéobs ont mis la même note que Télérama, alors pourquoi toujours stigmatiser Télérama comme LE journal intello et chiant par excellence qui n’aime que les films de merde (ils ont aimé Drive, pas de bol pour toi !) ? Ensuite par rapport au film, je comprends qu’on puisse rester hermétique à ce genre de film ; par contre, où as-tu vu de la prétention dans le film ??? Au contraire, le film n’est jamais figé, poseur (comme un certain Detachment), il est libre et entraînant (un peu ennuyeux sur la fin, je dois le reconnaître). Quant à savoir si Chantal est une frustrée de la vie, je te laisse seul juge (et partie) de ton propos, en tout cas moi j’ai envie de lire son livre (et je ne suis ni vieux ménopausé ni frustré…).

Portmaniaque
12 années il y a

Je n’ai pas encore vu le film mais ouah, ta critique m’a refroidie. C’est vraiment si nul que ça ?

Marcozeblog
12 années il y a

Tu es complètement à côté de la plaque sur ce coup-là LOL C’est un film splendide et je l’ai vu en ayant jamais lu la presse et en connaissant à peine le pitch.

Wolvy128
12 années il y a

Le film ne me tentait pas spécialement mais ta critique à contre courant de toutes celles que j’ai pu voir jusqu’ici me donne envie de le voir pour me faire mon propre opinion. Par contre il y a d’autres choses qui me tentent plus que ça donc ce ne sera sans doute pas pour tout de suite 😉

bruno31100
bruno31100
10 années il y a

ah Marie Antoinette ! un véritable mystère; ses amies, ses amours, ses emmerdes…..son domaine au fond du parc; beau film qui m’en a appris beaucoup sur les bas fonds du château et ses placards dorés.

trackback
10 années il y a

[…] n’avait été avortée par le destin après leur coup de foudre mutuel. Benoît Jacquot (Les adieux à la reine) se plait à retarder le moment de cette découverte et maintient la tension, tout en jouant avec […]

trackback
9 années il y a

[…] Journal d’une femme de chambre perd alors progressivement en crédibilité. Comme pour Les adieux à la reine, il semblerait que Jacquot ait eu du mal à éviter la lourdeur du film d’époque. […]

15
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x