LES GAZELLES
Marie et Eric, trentenaires en couple depuis le lycée, signent l’achat de leur premier appartement quand Marie est saisie d’un doute vertigineux. Sa rencontre avec un beau brun ténébreux va précipiter sa décision : elle quitte Eric pour plonger dans le grand bain du plaisir et de la liberté. Mais elle va surtout se manger le fond de la piscine… Et découvrir un monde sans pitié : à son âge, le célibat est vite perçu comme une tare suspecte. Eclairée par des amitiés nouvelles, Marie va apprendre à envisager son célibat comme une chance d’où elle pourrait sortir plus forte, et enfin prête à être heureuse.
« Les gonzesses »
Précédé d’un capital sympathie non négligeable, Les gazelles nous a été vendu comme LA comédie générationnelle féminine de l’année. Supposément fraîche, décomplexée et dynamique, cette comédie « bande de filles » se voulait l’héritière de la troupe de Sex and the city ou le penchant français de Mes meilleures amies (qui n’était déjà pas une référence). Mais la sauce ne prend jamais.
L’un des problèmes majeurs du film de Mona Achache (il y en a beaucoup) est qu’il manque singulièrement de consistance. Dans son intrigue tout d’abord, avec une Marie quittant son boyfriend de toujours sur un coup de tête (ou plutôt… pour un coup d’un soir) avant de se retrouver à la rue de son propre chef avec une inévitable montagne de galères financières. Si les problèmes de relogement et de partage de crédits sont des soucis réels lors d’une séparation, ils apparaissent ici de façon très superficielle et complètement prétexte. Si l’on ne s’attardera même sur sur les nombreux rebondissements improbables, on tiquera sur les réactions du personnage principal qui paraitront souvent sortir de nulle part tout en étant particulièrement irréfléchies (et donc guidées par un pur besoin scénaristique d’enfoncer son personnage dans le pétrin ?). Trop souvent à la recherche du bon mot ou de la petite phrase, Les gazelles manque aussi et surtout de chair au niveau de ses personnages qui ne dépassent jamais l’ébauche caricaturale (la psychanalyste « chaude », la « gérontophile », la fille qui aime les blacks, celle qui a un faible pour les barbus…). Ainsi, ce portrait de jeunes femmes célibataires ressemblent plus à une galerie de clichés féminins qu’à une véritable comédie de mœurs girly qu’elle souhaite être.
N’utilisant les « copines » que pour boucher les trous éparses de son scénario, Les gazelles souffre également d’une interprétation plus que moyenne. La feuille de route des comédiennes étant plutôt réduite et les situations bien trop artificiellement amenées, elles sont contraintes de cabotiner lamentablement pour donner l’impression d’être fun, amicales et délurées. Pire, le personnage principal agace plus qu’il n’attendrit ou n’amuse : le spectateur se préoccupe ainsi de moins en moins de son pauvre sort. Il faut dire que cette pauvre Camille Chamoux n’est pas Kristen Wiig et ses gesticulations exaspère au lieu de faire rire… Heureusement, il y a Audrey Fleurot. L’actrice révélée au grand public par Intouchables sauve la majorité des scènes dans laquelle elle apparait, tirant son épingle du jeu grâce à sa présence charismatique et une interprétation solide, plusieurs crans au-dessus de ses partenaires de jeu.
Franchement barbante voire pénible et truffée de clichés, Les gazelles est une comédie (trop) légère qui privilégie l’alcool et le sexe à l’émotion et l’humour. Presque aussi excluante que sexiste (l’homme passe pour un ringard paresseux et la femme pour une écervelée insouciante), cette tranche de vie féminine reste à des années lumières de ses modèles américains, venant s’ajouter à la déjà trop longue liste de mauvaises comédies françaises de cette cuvée 2014 (Supercondriaque, Les Trois Frères le retour, Situation amoureuse…).
La ficheLES GAZELLES
Réalisé par Mona Achache
Avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet
France – Comédie
26 mars 2014
Durée : 99 min
Toutes les filles n’adhèrent pas à cette médiocrité, OUF…
Tu persistes… 😉
On n’arrête pas de nous dire que tel ou tel film est LA comédie française qu’on attendait. Personnellement, je ne l’attends plus maintenant.
Vraiment d’accord avec toi. Un film inutile et sans intérêt.
Merci beaucoup pour ce passage ici 🙂
Comme je te le disais sur Twitter (et hier soir), tu as pu constater par toi-même que ce n’était pas un bon film, peu importe le sexe du spectateur qui le regarde. Quand c’est mauvais, c’est mauvais.
[…] manière, des choses à nous dire sur ce qu’est être une femme aujourd’hui. Le réussi Les Gazelles, adaptation du one-woman-show de Camille Chamoux narrait joies et déboires d’une trentenaire […]