LOUISE VESTH | Entretien
À quelques jours de la sortie en e-cinema de Dossier 64, le quatrième et ultime volet de la saga Les enquêtes du Département V, nous avons rencontré la productrice du projet, Louise Vesth. L’occasion de parler de son exploitation salle, VOD ou e-cinema, de la collaboration avec l’auteur des romans et d’évoquer l’avenir…
Tous les films de la saga du Département V font un carton au Danemark, comment voyez-vous leur distribution au cinéma ou en VOD dans d’autres pays comme la France ?
Louise : Ce que je pense du e-cinéma ? Je pense que c’est une belle opportunité dans la mesure où cela permet de faire voyager les œuvres. J’aime bien évidemment aller au « vrai cinéma » et je pense qu’il y a quelque chose de magique dans le fait d’aller voir un film dans un vrai cinéma mais ces opportunités avec les plateformes numériques que vous avez en France sont formidables pour la diffusion des films. Cela permet aussi aux distributeurs plus de flexibilité car après une sortie cinéma, il faut respecter ensuite les 4 mois avant la diffusion sur les plateformes VOD (cf. Chronologie des médias), chose que je soutiens car c’est important pour la création. Mais je crois que cette souplesse dans la distribution est un véritable moyen pour la distribution, la diffusion, pour toucher les spectateurs, ce qui est pour moi, évidemment, la chose la plus importante.
Vous avez produit les films depuis le début, pensiez-vous que cela irait si loin ?
Louise : Au tout début, cela devait être un projet de série télévisée. Mais à la lecture des livres, je me suis rendue compte que les histoires et les enquêtes étaient suffisamment fortes pour être adaptées au cinéma. Depuis le début, j’ai voulu faire quatre films pour le cinéma et il n’était pas question d’être moins ambitieux pour le second, le troisième et le quatrième film. L’idée était de garder une excellente qualité dans la mesure où si vous souhaitez créer des histoires, et si vous voulez vraiment, comme ici, impliquer deux personnages, une histoire… Vous devez être plus ambitieux à chaque fois et même faire mieux que la fois précédente.
Avez-vous signé un nouveau contrat avec l’auteur de la saga pour un 5e ou 6e film ?
Louise : Non, le fait est que l’auteur souhaite écrire dix livres et qu’il me semble qu’il en existe déjà sept sur le marché, en tout cas au Danemark. Et nous savions dès le début parce que Jussie n’était pas tout à fait satisfait du rendu du 1er, même si n’est pas un problème en soit… Je pense qu’il peut souvent y avoir divergence lorsque vous avez un auteur qui a sa façon d’interpréter les personnages, les histoires… Ce que nous avons fait s’écarte beaucoup des livres, en termes de personnages ou d’intrigues.
C’était assez difficile pour l’écrivain parce qu’il était toujours en train d’écrire et, d’un coup, nous sommes arrivés, nous avons mis des visages sur les personnages et nous avons décidé de mettre de côté pas mal d’aspects de l’histoire… Et oui, nous l’avons fait avec notre propre vision des choses. C’est assez compliqué quand vous mettez les choses dans un film car c’est un médium puissant qui peut s’éloigner de l’image que peut avoir le lecteur. Nous savions dès le début que nous n’aurions que quatre films. Désormais c’est une autre production avec un nouveau départ, de nouveaux acteurs…. En espérant que cela fasse encore une autre belle histoire…
C’est un format série ou film ?
Louise : Pour le moment film. Nous n’en savons pas vraiment plus. Mais à priori c’est ce qui est prévu.
Lire aussi : notre entretien avec les acteurs Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares.