MAESTRO
Henri, un jeune acteur qui rêve de jouer dans Fast & Furious, se retrouve engagé dans le film de Cédric Rovère, monstre sacré du cinéma d’auteur. Les conditions du tournage ne sont pas tout à fait celles auxquelles il s’attendait… Mais le charme de sa partenaire et la bienveillance du maître vont faire naître en lui des sentiments jusqu’alors inconnus. Et Rovère, conquis par la jeunesse et la fantaisie d’Henri, vivra ce tournage comme un cadeau inattendu.
Hommage bucolique
Disparu il y a cinq ans dans un tragique accident de voiture, Jocelyn Quirvin n’a pas eu l’occasion de concrétiser son envie de réaliser et de jouer dans le film Maestro. En effet, si c’est Léa Fazer qui met en images cette histoire que lui avait soufflé le comédien à l’époque, l’intrigue est à l’origine basée sur une idée de celui-ci, s’inspirant de sa propre expérience avec Eric Rohmer en 2007. Admiratif du travail du cinéaste, Quivrin était prêt à tout pour jouer sous la direction de cet auteur culte de la Nouvelle Vague. Décrochant en 2007 un rôle dans Les Amours d’Astrée et de Céladon, il débarque peu à l’aise sur le tournage, ne se sentant pas vraiment à sa place sur ce plateau où l’on tournait avec les moyens du bord dans le Val-de-Loire. Maestro raconte l’histoire de cette expérience singulière, aussi riche que marquante pour le jeune acteur.
Présenté la semaine dernière aux Halles, cette comédie bucolique est un bel hommage que Léa Frazer a pu rendre à son ami proche. Drôle, légère et attachante, elle bénéficie de la forte et flegmatique présence de Michael Lonsdale et de la fraîcheur irrésistible de Déborah François. Pour le rôle principal, Pio Marmaï a été choisi pour reprendre le flambeau laissé vacant par feu-Quivrin avec l’énergie et l’enthousiasme qu’on lui connaît. Il y a dans Maestro une certaine naïveté attendrissante qui compense une mise en scène parfois téléfimesque. Le spectateur, lui, se retrouve parachuté en pleine campagne pour un tournage aussi dépaysant qu’amusant. Une parenthèse pas déplaisante en cette période estivale rythmée par les grosses machines hollywoodiennes.
Ce soir, c’était l’avp de #Maestro, joli film avec le grand M. Lonsdale et de l’irrésistible Déborah François. pic.twitter.com/Qn4oRFm15x
— Le Bleu du Miroir (@LeBleuduMiroir) 17 Juillet 2014
La fiche
MAESTRO
Réalisé par Léa Fazer
Avec Pio Marmai, Michael Lonsdale, Déborah François…
France – Comédie, Romance
Sortie en salles : 23 juillet 2014
Durée : 85 min
Merci pour ta critique, Thomas. Je n’avais pas autant d’informations sur Jocelyn Quivrin.
Au visionnage du film, j’ai aussi pensé à la rencontre entre Rohmer et Fabrice Luchini, à l’époque jeune garçon-coiffeur: http://marlasmovies.blogspot.fr/2014/07/maestro-doux-hommage-eric-rohmer.html
Merci pour tous tes articles et à bientôt,
Marla
Sympathique comédie pour ceux qui aime le cinéma de Rohmer à Bay, c’est un peu le sujet en suivant les préférences de ses divers protagonistes, les aléas et les implications dans sa fabrication. Le film traite aussi de transmission de savoir culturel entre les amoureux de la poésie et du (beau ?) texte d’antan et ceux de la génération SMS (assurément moins bien). On suit cette équipe de tournage de manière plaisante. Un « chouette » petit film.