LE MATCH DU BOX-OFFICE | Patients VS Miss Sloane
Après un début d’année remarquable et avant un mois d’avril qui s’annonce déprimant, mars se l’est joué mitigé entre films dispensables et quelques bonnes surprises. Côté box-office, personne n’a vu arriver le carton de Patients pendant que Miss Sloane a fait les frais d’une sortie sous les radars.
Patients
Fabien Marsaud aka Grand Corps Malade, est surtout connu pour être le slameur le plus reconnu en France. Adaptant son autobiographie qui raconte son année de rééducation dans un centre après un accident, l’artiste met en scène son premier film : Patients. Co-réalisé avec Mehdi Idir (l’homme derrière tous ses clips), le film est l’une des énormes surprises de ce début d’année.
Sans star au casting et avec son sujet sensible, Patients n’était pas assuré de connaître un tel parcours en salles. Après avoir raflé deux prix majeurs au Festival de Sarlat en novembre dernier, le film n’a pas pu bénéficier de l’écho d’un festival plus médiatique (Cannes ou Angoulême) mais a pu se rassurer de potentiellement plaire à un large public à sa sortie.
Avec une combinaison moyenne de 275 salles, Patients s’est offert le luxe de faire 309 000 entrées en première semaine. Face à un tel succès, avec de bonnes critiques et un excellent bouche-à-oreille dans l’équation, les exploitants ont suivi en augmentant considérablement le nombre de copies de semaine en semaine (pointant à 564 salles en 5ème semaine !). Une stratégie qui ne garantit toujours pas de remplir autant les salles mais qui dans le cas de Patients lui a permis de connaître une belle carrière et de franchir la barre du million d’entrées.
Gaumont peut se réjouir de ce succès qui salue sa prise de risque. Le public français ne s’est quant à lui pas trompé en réaffirmant son goût pour des films audacieux. Les contre-performances récentes de comédies prémâchés confirment cette tendance.
Miss Sloane
Dans la lignée de Damages et de House of Cards, le film Miss Sloane n’a pas eu la chance de connaître le même destin que ces deux grandes séries contemporaines. Ayant péniblement atteint la barre symbolique des 100 000 entrées, ce brillant thriller politique n’a malheureusement pas trouvé son public.
La faute à une affiche moyenne, une bande-annonce stéréotypée ou une distribution insuffisante (160 copies) ? Certainement un peu des trois ; peu aidé par une déprogrammation massive dès la 2ème semaine. Jessica Chastain, qui interprète une lobbyiste acharnée, y tient en tout cas l’un des meilleurs rôles de sa carrière déjà bien fournie. Dommage pour EuropaCorp qui tenait ici l’une de ses pépites de l’année.