NOËL | Notre sélection des meilleurs films de Noël
Que vous soyez païens ou très pieux, Noël peut-être l’occasion de visionner en famille des films de tous genres. Certains privilégient les bons sentiments et le rire quand d’autres préfèrent le frisson. Ainsi, alors que la bûche attend patiemment au congél, la petite nièce débarque sournoisement avec son DVD de La reine des neiges. Pour ne pas être pris au dépourvu et renvoyer la morveuse à ses coloriages, voici une sélection de films de Noël à regarder le temps de digérer le chapon et les fruits de mer.
Joyeux Noël à toutes et à tous !
Le choix de Thomas P. : Robin des bois, prince des voleurs
Quand ce n’était pas l’une des (més)aventures de Kevin McAllister, il m’arrivait régulièrement de sortir la VHS de Robin des bois, prince des voleurs à l’occasion du réveillon de Noël. Difficile de se montrer complètement objectif avec ce film culte des années 90 qui ne manque pas de quelques séquences sentimentales un peu ringardes. S’il a certainement pris un petit coup de vieux, le Robin des bois des deux Kevin (Reynolds et Costner) s’apprécie toujours, notamment grâce à son casting exceptionnel : Alan Rickman, absolument génial en Shérif de Nottingham, et Morgan Freeman, en acolyte loyal de Robin. Relecture sympathique du mythe de Robinhood, ce divertissement familial pas toujours édulcoré a le mérite d’évoquer en creux la question des guerres de religion et du racisme. Si un réveillon au coeur des châteaux, avec un peu de magie noire, de forêt enchantée, de braves chevaliers et de communauté forestière vous tente, alors le film d’aventure médiéval Robin des bois, prince des voleurs paraît un choix sûr.
Le choix de Fabien R. : Le père Noël est une ordure
C’est une comédie que l’on connaît par cœur, un film culte, une pièce maîtresse de notre culture populaire. Prononcer « Le père Noël est une ordure » comme un sésame ouvrant instantanément la boîte des souvenirs : le « Joyeux Noël Félix ! » suivi d’un coup de fer à repasser, le kloug « roulé sous les aisselles », le gilet « serpillère » offert par Thérèse, madame Musquin coincée dans l’ascenseur, « ça dépend, ça dépasse »… On n’en finit plus de recenser les répliques géniales et situations hilarantes emballées en un peu moins de 90 minutes qui est aussi pauvre cinématographiquement parlant que brillant dans son écriture. Rediffusé régulièrement à la télé, pas forcément lors des fêtes – ce sont d’ailleurs ces diffusions multiples qui ont fait de ce bide retentissant en salle en 1982 une œuvre culte au fil du temps -, cette adaptation de la pièce de théâtre du même nom, régale celles et ceux qui ne s’illusionnent pas sur la fumisterie de la « magie de Noël » (soit à peu près tout le monde, au fond). Il y a du comique de situation, beaucoup de causticité et un fond d’humour noir (on a tendance à oublier qu’il y est question d’un cadavre démembré balancé aux fauves d’un zoo…), autant d’armes qu’utilise la troupe du Splendid pour dézinguer l’hypocrisie et la laideur humaines. En ce sens c’est un film relativement misanthrope, guère « esprit de Noël »… Un film à voir pour se rappeler que Christian Clavier était capable à l’époque d’incarner une femme trans avec une certaine bienveillance. Ce personnage de Katia est abordé avec beaucoup de tendresse, et l’hostilité qui lui est témoignée – la famille qui la surnomme Charles Bronson, les mines dégoûtées de Thierry Lhermitte – sert autant, sinon plus, à dénoncer ces comportements qu’à en faire des éléments de comédie. Car le film pourrait aussi s’intituler « Le père Noël et les ordures ».
Le choix de Fabien G. : Love actually
A Noël, on aime les belles histoires. Mais ce n’est pas pour autant qu’on doit renier sur la qualité et se farcir les téléfilms de M6. Love Actually s’impose ainsi comme le concentré de bons sentiments dont on a besoin, emballés dans une comédie romantique « so british » à son meilleur. Réalisé par l’un des papes du genre, Richard Curtis, ce film choral réunit tous les codes de la rom-com mais les distille à travers une multitude de personnages, renouvelant ainsi l’exercice et multipliant le plaisir du spectateur. Toutes ses petites histoires, savamment reliées entre elles, tour à tour émeuvent, font sourire, créent un pincement au cœur, ou le font s’emballer. Love Actually peut aussi se targuer de réunir un casting cinq étoiles, des rois de la rom-com Hugh Grant et Colin Firth à la touchante Emma Thompson, en passant par le regretté Alan Rickman, la toute jeune Keira Knightley, le paternel Liam Neeson ou le rock’n’roll Bill Nighy. Le film joue aussi sur un capital nostalgie via une BO qui compile quelques titres phares du début des années 2000 (de Dido à The Calling, en passant par Norah Jones ou encore Maroon 5) associés à des artistes pop plus anciens, des Beatles aux Beach Boys, sans oublier une nouvelle version de Love, euh pardon, Christmas Is All Around. En plaçant son action au moment de l’Avent, Love Actually s’impose définitivement comme une friandise cinématographique inconditionnelle pour se mettre dans l’ambiance de Noël.
Le choix de Céline B. : L’étrange Noël de Mr Jack
Attendues comme le Saint-Graal par certains, littéralement détestées par d’autres, les vacances de Noël gardent, à tout âge, cette allure de long tunnel entre deux fêtes de fin d’année avant le redémarrage, inévitable, des hostilités en janvier. À l’enfance comme à l’adolescence, elles sont surtout l’occasion d’après-midis et de soirées télévisuels où d’inoubliables classiques du 7ème Art se confrontent à la tristesse de quelques téléfilms pantouflards. Au milieu de programmes souvent riches en bons sentiments (voire complètement mièvres), L’Étrange Noël de Monsieur Jack s’impose ainsi comme un film de saison beaucoup plus original qui s’amuse avec délice d’une célébration joyeusement malmenée. Toujours aussi renversant dans sa forme, peuplé de chansons entêtantes et d’attachants personnages, le long-métrage d’Henry Selick ressemble à une tempête sous un crâne, à un parc d’attractions géant imaginé par un Tim Burton au sommet de sa carrière. Un seul air de Danny Elfman et la boîte à souvenirs se met automatiquement en marche dans un déluge féerique capable de s’élever bien au-delà du conte enfantin. Sous l’irrésistible comédie musicale, les thématiques fortes abondent tandis que les notions de marginalité et de normalité sont abordées, non sans égratigner au passage l’inattaquable « esprit de Noël ». Au fil des années, le film paraît alors nous accompagner à travers les décennies et délivrer, aux petits comme aux grands, un beau message de tolérance hanté par un doux parfum de nostalgie.
Le choix de Julian B. : Maman j’ai raté l’avion
Madeleine de Proust par excellence, Maman j’ai raté l’avion m’accompagne depuis près de 25 ans. Un autre temps que les jeunes millenials ne peuvent pas connaître, eux qui auront grandi avec Norman et Kev Adams. Il ne reste plus qu’à compter sur la transmission aux générations futures, grâce notamment aux multi rediffusions de la TNT qui permettent de revoir chaque Noël ce doudou inter-générationnel devant un plat de mac & cheese. Impossible de critiquer cette comédie culte, où tout a déjà été écrit et où Chris Colombus capte parfaitement l’essence de l’enfance. Et quand Xavier Dolan décide d’y faire un clin d’œil dans son chef d’œuvre Mommy, tout est dit…
Le choix de Florent D. : Die Hard
Généralement quand on dit « films de Noël », il est fort logique de penser immédiatement à l’esprit magique et féerique qu’évoque cette douce période de l’année. Eh bien moi, quand on me dit « films de Noël », ce sont plutôt des gunfights et des terroristes allemands qui me viennent à l’esprit. Car quoi de mieux que de se refaire Piège de Cristal pour vivre au mieux l’esprit de Noël basé sur le sens de l’amour et du partage ? Et si, au passage, il y a possibilité de voir (ou de revoir) l’un des meilleurs films d’action de tous les temps, doté d’une gestion de l’espace et du rythme totalement irrésistible, il n’y a vraiment aucune raison de bouder ce plaisir. Yippee Ki Yay Santa Claus !
Le choix de Julien V. : Week-end en famille
Dans cette comédie familiale américaine, Holly Hunter interprète une restauratrice de tableaux qui perd son boulot à la veille du week-end de Thanskgiving qu’elle est censée passer chez sa famille. Dans le même temps, sa fille, incarnée par la jeune Claire Danes, lui annonce – angoisse terrible pour toute mère célibataire américaine de 40 ans – qu’elle compte perdre sa virginité dans les 48 heures. Alors oui, on vous voit venir, non seulement ce n’est pas Noël mais sa répétition un mois plus tôt à base de dinde fourrée, mais en plus, le pitch ressemble étrangement à celui de ces téléfilms américains qui passent le jeudi après-midi sur RTL9 pendant les vacances scolaires et dans lequel une New-Yorkaise qui bosse dans la comm’ se fait larguer à la veille de Noël et retourne dans son bled du Midwest pour – oh surprise – y retrouver son amour du lycée. On vous rassure tout de suite. D’abord parce que cette comédie « sentimentale » est servi par une galerie de personnages doux-dingues incarnés par une palette d’acteurs de talents, de Robert Downey Jr bien plus délirant dans son incarnation du fils prodigue homosexuel que dans son personnage de milliardaire cynique dans Iron-Man. Ou encore Geraldine Chaplin tellement drôle dans le rôle de la vielle tante professeure de latin complètement à l’ouest. Il fallait tout le talent de Jodie Foster dont c’est la deuxième réalisation pour rendre attendrissante cette fable douce-amère sur la résilience et la névrose familiale. Au final, on a affaire à un film qui donne du baume au coeur. On sort de Week-end en famille comme d’une bonne vieille comédie absurde où le linge sale se lave en famille et sous la neige, ragaillardi et attendri à la fois..
Le choix de Maxime L. : Gremlins
L’approche de Noël vous donne des palpitations ? Des sueurs froides coulent le long de vos flancs en songeant aux malheureux canards et saumons sacrifiés sur l’autel du repas familial ? Vous paniquez d’avance en imaginant la montagne de cadeaux qui manquera d’écraser les mômes ? Relaxez-vous devant Les Gremlins. Vous déchargerez votre nervosité en les regardant mettre à sac l’esprit de Noël américain. Et peut-être, par cette fiction au grotesque subversif, vous vengerez-vous de l’angoisse des fêtes de fin d’année.
Le choix de Paul H. : Le Grinch
À l’heure du pain d’épice et des sucres d’orge, des rubans rouges et des guirlandes dorées, je vous propose de vous mettre au poil vert ! Dans la ville imaginaire de Chouville, les habitants frémissent d’impatience à l’idée de fêter noël. Ce n’est pas le cas du Grinch, monstre vert exilé et quelque peu misanthrope, qui est bien décidé à gâcher cette fête qui le révulse. Le film vaut essentiellement pour la performance impressionnante de Jim Carrey, véritable génie burlesque au corps élastique. On peut également trouver dans le film une (légère) critique de Noël comme fête devenue consumériste, à défaut de véritablement réunir les communautés. L’exubérance des décors, des costumes, ainsi que le caractère insupportable des habitants de Chouville renforcent notre attachement au personnage du Grinch, qui, dans sa fausse antipathie, est porteur d’un regard emprunt de lucidité sur la société de consommation, gaspilleuse et artificielle.
Rien de tout cela ne vous tente ? Robin Souriau vous conseille alors de faire comme lui et de vous remater l’Intégrule. Parce que, que ce soit au cinéma (avec Santa & cie) ou sur le petit écran, un bon petit coup de Chabat pour Noël, ça fait toujours du bien.
Votre avis nous intéresse : quels sont vos films de Noël préférés ?